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Au sujet du rejet du projet de révision de la Constitution : « Je m’incline devant les règles de la nation… », dixit le président Patrice Talon
Publié le lundi 10 avril 2017  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le président de la République du Bénin, Patrice Talon, participe depuis le 18 septembre dernier et ce jusqu’au 23 septembre 2016, aux travaux de la 71ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York






Terminus ! Le président Patrice Talon va tourner la page de la révision de la Constitution et pourrait même se présenter à nouveau en 2021. Il l’a fait savoir samedi 8 avril au cours d’une émission sur la télévision nationale sur le bilan de ses douze premiers mois de gouvernance.

« J’éprouve une certaine tristesse pour le fait que le projet (Ndlr : de révision de la Constitution) n’ait pu être apprécié, analysé, débattu… mais je n’ai pas d’amertume. Je m’incline devant les règles de la nation parce que je suis un démocrate. J’appartiens à une nation. La nation ne m’appartient pas ». C’est la réaction du président de la République sur le rejet par le Parlement du projet portant révision de la Constitution. Au cours d’une émission télévisée « A bâtons rompus » sur la télévision nationale, samedi 8 avril dernier, le chef de l’Etat dit avoir été « déçu » du verdict des parlementaires. « Je ne pensais pas que je n’aurais pas pu recueillir la majorité nécessaire. J’ai été surpris, je dois l’avouer », a-t-il également confessé.

« Je ne pense pas que ce soit l’opinion nationale qui ait guidé les députés dans leur choix. C’est politique. La relation entre l’Exécutif et le Parlement est d’abord une relation politique. La révision de la Constitution emporte un certain aspect politique », indique-t-il. Sur l’opportunité d’un tel projet, le président Patrice Talon estime qu’il n’y a pas débat. « Nous sommes tous d’accord au Bénin que notre Constitution a besoin d’un certain réglage, de toilettage. Nous avons estimé, il y a quelques années que cela aurait pu être fait. Nous avons craint à cette époque que la Constitution ne serve d’autres fins », a-t-il rappelé, tout en reconnaissant que la révision de la Constitution doit être « consensuelle ». Il laisse entendre : « Quand le quorum requis paraît trop élevé, cela donne l’impression qu’il faut l’unanimité, ce qui malheureusement parfois est impossible dans la vie. Ce qu’il faut retenir, c’est que ce qui organise notre vie en communauté doit effectivement faire l’objet d’un consensus. Et c’est en cela que bien que 22 députés ont voté contre, il faut en prendre acte avec sérénité parce que la révision de la Constitution ne peut être l’affaire du président de la République tout seul encore moins celui d’une certaine partie du Parlement ».
Pour ce qui est du moment choisi pour introduire une telle réforme, il ne souffre d’aucune gêne a semblé dire le chef de l’Etat. D’ailleurs, pour lui, il s’agit d’une promesse de campagne réitérée dans son discours de prestation de serment. « La réforme de notre modèle politique était nécessaire et j’ai dit que ce serait un préalable pour gérer le pays avec efficacité parce qu’il comporte en son sein des aspects pervers », rappelle-t-il. Il pense même avoir mis trop de temps à engager cette réforme. Temps qu’il dit avoir mis à profit pour consulter nombre d’acteurs : « J’ai eu des tête-à-tête, des rencontres avec des groupes… j’ai rencontré tout le monde au plan politique… J’ai rencontré la plupart des députés. J’ai fait des ajustements pour que cela soit un véritable consensus et j’ai introduit au Parlement en sachant bien qu’il y avait des réticences ». Le chef de l’Etat note des réticences « pas rationnelles » mais « politiques ».

« 2021... J’aviserai »

Après l’échec subi par le projet de la révision de la Constitution du 11 décembre 1990, le président de la République se propose de ranger cette ambition. Visiblement, le Gouvernement n’introduira plus à nouveau un projet visant la modification de la loi fondamentale du pays. Selon le président Patrice Talon, le projet. « J’ai eu un rêve, un idéal. Je l’ai dit. J’avais raison de vouloir qu’on fasse ces modifications… Ce projet de révision, je l’ai porté avec tant de foi. Je n’ai pas la prétention de dire qu’il faut que je revienne avec indéfiniment », s’est défendu le chef de l’Etat sur cette réforme qui lui tenait à cœur. Aussi, pense-t-il que l’échec de cette tentative de modification est « un blocage politique » auquel il attribue « des mains invisibles ». S’agissant du mandat unique, il l’a à nouveau présenté comme un « idéal » qui améliore la gouvernance. C’est pourquoi il l’a « souhaité pour son pays, mais cela n’est pas passé ».
En conséquence, le président Patrice Talon pourrait bien être encore être candidat à sa propre succession en 2021, l’ère du mandat unique qu’il comptait inaugurer avec la modification de la loi fondamentale du pays ayant connu un blocus à l’Assemblée nationale. « 2021 est loin. En fonction de mon ressenti, j’aviserai. Je n’ai pas d’aversion pour la fonction encore moins pour la charge. J’ai été élu pour cinq ans », a tranché le chef de l’Etat sur la question?

Situation socioéconomique: « Le pays va mal », reconnaît le président
Le président Patrice Talon l’a reconnu sans ambages : « Le pays va mal et il y a des problèmes économiques sérieux. Il n’y a pas d’emplois, le commerce va mal, l’électricité n’est pas totalement réglé encore… ». D’où la thérapie des réformes pour remettre le pays sur la bonne piste. Lesquelles, admet-il, ont eu de nombreuses conséquences sur le quotidien et le revenu des populations. Mais elles étaient indispensables, soutient le président au cours de l’émission télévisée « A bâtons rompus » du samedi dernier sur l’Ortb. Emission au cours de laquelle la fameuse question des déguerpissements des populations s’est invitée dans les échanges.
« Ce qui s’est passé est dur pour nos concitoyens et a causé beaucoup de torts. Mais cela a l’avantage de nous marquer nous tous. Nous avons besoin d’instaurer l’ordre, la beauté, la propreté dans notre pauvreté. Nous allons dans les prochains mois offrir à nos concitoyens le bénéfice des travaux », s’est défendu le patron du palais de la Marina sur la question.
Sur la question des faux médicaments, le président a apprécié l’option faite par son Gouvernement. « Ce dont le Gouvernement est conscient, c’est que c’est dangereux. Les populations utilisent leurs maigres ressources pour acheter des médicaments qui les tuent. Notre rôle, c’est de lutter contre cela. C’est une activité dangereuse et illicite. Nous ne pouvons nous taire dessus. Parfois il faut avoir le courage de s’attaquer à tout ce qui est mauvais », lance fièrement le président sur la question.
L’autre chose que tente de faire le président au plan économique, c’est d’affranchir le pays de la dépendance du Nigeria, un pays qui, lorsqu’il est en difficulté, entraîne le Bénin et « nous le ressentons durement ». Ne plus être à la merci du changement de parité entre le
Josué F. MEHOUENOU
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