Par Fréjus MASSIHOUNTON,
Les parlementaires de la 7ème législature ont effectué hier lundi 10 avril 2017 leur première rentrée parlementaire de l’année en cours sous les regards du président du parlement Burkinabè Salifou Diallo et de sa délégation. Ce fut l’occasion pour Me Adrien Houngbédji de revenir sur le vote du rejet de la proposition de loi lors de son discours d’ouverture.
Le débat sur le rejet de la révision de la constitution s’est invité une fois encore dans les débats au parlement. Cette fois-ci, c’est le président de l’Assemblée Nationale Me Adrien Houngbédji qui en a fait cas lors de son discours d’ouverture de la 1ère session ordinaire de l’année.
A le suivre, la leçon à tirer de ce rejet du projet de révision est l’attachement du peuple béninois à la Constitution du 11 décembre 1990. Un attachement émotionnel qui pour sa part, frise le fétichisme, qui frappe de suspicion toute initiative de révision et qui condamne à l’échec toute tentative de révision, et qui malheureusement laisse sans solution les problèmes réels à savoir, la peine de mort qu’il faut abolir ; la Haute Cour de Justice qu’il faut rendre opérationnelle ; la Cour des Comptes qu’il faut créer, la représentation des femmes dans les instances de décision ‘’qu’il faut améliorer’’, la réforme du ‘’système partisan’’. "Je crois sincèrement que nous aurions pu profiter de l’opportunité que nous offrait le projet de révision, pour engager et faire aboutir ces réformes là, dont chacun reconnaît la nécessité", a regretté le patron du parlement. Tout en espérant que la tension que traverse actuellement le pays s’apaise, Adrien Houngbedji a émis le vœu de voir un jour le peuple s’engager sur les voies qui lui permettront d’accomplir les réformes constitutionnelles indispensables à son développement. "En attendant que vienne ce jour, permettez-moi de vous exprimer mes sincères félicitations pour la qualité de vos interventions. C’est en toute liberté que vous avez librement exprimé vos convictions, dans un débat riche de sens, respectueux des opinions de chacun, soucieux que vous étiez les uns et les autres, de l’intérêt supérieur de notre Pays. Un vrai débat de parlementaires, contradictoire, argumenté, sans éclat de voix. Ce faisant, vous avez honoré l’Assemblée Nationale ; vous avez honoré le Bénin", s’est-il réjoui.
Présent à l’ouverture de la première session ordinaire de l’institution parlementaire béninois hier lundi 10 avril 2017, le président du parlement burkinabè, Salifou Diallo, a salué la maturité du peuple pour son bel exemple de démocratie en Afrique.
Quelques députés se prononcent …
Député Patrice Nobimè Agbodrafor
« …C’est un sentiment de satisfaction pour un homme politique engagé pour le développement. Le président Houngbédji demeure un homme politique qui sait que la critique est la menace de la paix. Toutefois, il veut que la critique soit constructive et non destructive. Si notre Parlement était quoté à la bourse des valeurs, on pouvait dire que notre démocratie vient de connaître une hausse. Il nous appelle à accompagner les programmes de développement du gouvernement. Il a été clair et sans hypocrisie. Je lui souhaite de ne jamais vieillir… »
Député Idrissou Bako
« …C’est un discours qui redonne la confiance entre les députés. C’est un discours qui nous met devant nos responsabilités par rapport à la suite des travaux. Ce que j’ai retenu aussi, c’est que le président de l’Assemblée nationale a rappelé les évènements par rapport à la prise en considération du projet de révision de la Constitution. Je crois que le débat était un débat démocratique et la question du rejet, tout le monde le reconnait, est une disposition constitutionnelle. Dans le discours du président, j’ai constaté qu’il a voulu qu’on prenne en considération la volonté du peuple béninois qui n’est rien d’autres qu’une volonté de développement, une volonté d’amélioration du panier de la ménagère, et une volonté d’emplois pour les jeunes. Pour nous qui avons voté contre le projet de révision de la Constitution, l’un des arguments que nous avons avancés, c’est le mieux-être de nos populations. Nous avons dit que nos bases que nous avons consultées nous ont dit qu’il y a plus urgent que la révision de la Constitution. Ceci étant, le Programme d’actions du gouvernement (Pag) allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de nos populations, ce serait une contradiction pour nous si nous ne l’accompagnons pas. Donc, nous allons accompagner toutes actions allant dans le sens du Mieux-être du peuple béninois… »
Député Jean-Marie Allagbé
« …Vous savez que tout le temps, c’est quelqu’un qui a été toujours inspiré. Pour son discours, il n’y a rien à reprocher. C’est un discours qui unit les députés de tous bords politiques… »