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Le Matinal N° 4200 du 4/10/2013

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Débat sur la révision de la Constitution à la Fes:Le gouvernement perd le face-à-face devant les antirévisionnistes
Publié le lundi 7 octobre 2013   |  Le Matinal


Raphaël
© Autre presse par DR
Raphaël Edou, ministre en charge de la décentralisation, de la gouvernance locale, de l’administration et de l’aménagement du territoire


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« La révision de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 : état des lieux et perspectives ». C’est le thème de la deuxième soirée politique organisée par la Friedrich-Ebert-Stiftung (Fes) dans ses locaux vendredi 04 octobre 2013 à Cotonou. Le député Lazare Sèhouéto et le Professeur Joseph Djogbénou ont souligné à l’occasion l’impertinence du projet de révision tandis que le président du mouvement « Le Nationaliste », Iréné Agossa et le ministre Raphaël Edou ont défendu le contraire.

Devant un public passionné par le débat sur la révision de la Constitution, les invités de la Fes ont étalé leurs arguments ce vendredi. « Les vrais défis sont ailleurs. Le Bénin est en train de perdre le temps sur des choses inutiles alors que les Etats continuent d’occuper le territoire national. Aujourd’hui, les populations ont besoin du vin et du pin », a fait observer le Professeur Joseph Djogbénou comme pour souligner l’inopportunité du projet de révision initié par le gouvernement. Le député de l’Union fait la Nation (Un), Lazare Sèhouéto, montrera pour sa part que le projet a été discrètement introduit au Parlement. Selon lui, les forces politiques et sociales n’ont pas été consultées au préalable sur le projet. « Il faut d’abord un dialogue politique national avant toute chose. Le problème qui se pose est un problème de morale politique », a fait observer le député. Mais le ministre chargé de la gestion des changements climatiques, Raphaël Edou, représentant le gouvernement, soulignera que c’est dans le souci d’« efficacité » que le gouvernement a entrepris de conduire ces réformes constitutionnelles. Proche de la majorité présidentielle, Iréné Agossa soutiendra lui aussi, que le Bénin est confronté à un problème de faiblesse institutionnelle auquel il faut proposer des réformes profondes. Des arguments battus en brèche par leurs contradicteurs pour qui le gouvernement cache ses réelles intentions au peuple. Pour l’Honorable Lazare Sèhouéto, l’Exécutif fait preuve de mauvaise foi dans la conduite de son projet. La résolution des problèmes présentée comme raisons de la révision dépend plutôt, à l’en croire du gouvernement. « La démarche n’inspire pas confiance. C’est un faux débat. Le problème, c’est la bonne gouvernance », a-t-il déclaré. Le Professeur Djogbénou a rappelé quant à lui que dans le projet proposé par le gouvernement, le préambule de la Constitution du 11 décembre 1990 a été touché. Pire, a-t-il relevé, la forme de régime politique pratiquée jusque-là au Bénin a été remise en cause par l’initiative populaire prévue pour être introduite dans la loi fondamentale. « L’initiative est pathologique. Elle n’a pas de place dans notre Constitution », a-t-il confié. Pour Lazare Sèhouéto et Joseph Djogbénou, le gouvernement doit simplement retirer son projet de révision qui ne fait pas consensus au sein de la classe politique. Tout en saluant l’initiative de la Fes, ils ont déploré que ce ne soit pas l’Ortb, la télévision publique qui ait offert un tel espace de discussion au profit des citoyens béninois.

« Il n’y aura pas de révision »

Le député Candide Azannaï a ce vendredi réaffirmé son opposition au projet du gouvernement. Réagissant aux propos des invités de la soirée politique de la Fes, cet élu de la majorité présidentielle, a souligné qu’il n’y aura pas de révision. Selon lui, le projet n’est pas opportun et ne respecte pas la procédure de révision prévue par la Constitution du 11 décembre 1990. Le député soutient par ailleurs que le contenu de l’initiative du gouvernement est un ensemble de pièges pour la démocratie béninoise. Pour lui, le projet de révision provoquera à coup sûr l’affaissement des institutions de la République.

AS
Le gouvernement peine toujours à convaincre

Le gouvernement tient à son projet de révision. Mais il peine toujours à convaincre les citoyens béninois de la pertinence de l’entreprise. Vendredi dernier à la Fes, le gouvernement n’a pu montrer les réelles motivations du projet querellé. Le ministre chargé de la gestion des Changements climatiques a déçu plus d’un au cours des échanges. Raphaël Edou s’était évertué à rappeler les arguments servis jusque-là par le gouvernement pour défendre l’initiative. Un disque rayé qui a ennuyé toute l’assistance. A court de propositions intéressantes, le ministre a éludé les questions importantes en se cachant derrière des faux-fuyants mal ficelés. Des erreurs qui lui ont valu les huées du public. Le représentant du gouvernement qui s’est refusé de se prononcer sur l’éventualité du retrait du texte du gouvernement ou tout au moins sur la prise en compte des propositions du Fonac qui enlèvent au projet son caractère suspect, a aussi essuyé les flèches de plusieurs participants. Iréné Agossa s’est aussi attiré la foudre du public qui n’a pas du tout apprécié les gesticulations dont il a fait montre ce vendredi. Beaucoup ont qualifié de « masturbation intellectuelle » les explications que le leader des Nationalistes a fournies en tentant de défendre le projet qui ne fait pas consensus. Cette énième déculottée subie par le gouvernement, en tout cas tous ceux qui ont suivi les échanges à la Fes vendredi dernier en témoignent, démontre sans doute que le projet est fortement réjeté. Le gouvernement n’a, par conséquent, plus d’autres alternatives que de retirer son initiative.

AT

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