Les soutiens pleuvent depuis peu pour le régime du Nouveau départ. Le temps du répit n’aura duré qu’une douzaine de mois après le départ du pouvoir Yayi, accusé à tort ou à raison d’occuper constamment l’espace médiatique béninois. Pourtant, ce que d’aucun qualifiait de culte de personnalité au point d’en faire un article dans le projet de loi portant révision de la constitution du 11 décembre, est sur le point de resurgir avec une rage jamais égalée. Invité à un meeting de soutien, le garde des sceaux, Joseph Djogbénou a lancé les couleurs en disant ‘’désormais, rien ne sera plus comme avant. Ici la politique se fait avec rage et nous la ferons avec rage. Elle se fait avec ruse et nous la ferons avec ruse…’’. Mais avant lui, c’est le chef de l’Etat qui a déclaré la politique serait dorénavant au cœur de ses actions. Et depuis, chaque jour avec son lot de soutien. Des regroupements de jeunes, aux élus du palais des gouverneurs, les thuriféraires du régime n’entendent plus laisser le champ libre à ses détracteurs. Ce sera du tac au tac. L’image est excitante, et renvoie aux belles images qui témoignent de la vitalité de la démocratie béninoise. Car ces différentes manifestations participent de l’animation de la vie politique. Le moins qu’on puisse dire est que le rejet du projet de révision a eu le mérite d’éclairé les nouveaux maitres du palais de la Marina sur leur prétendu normo-communication. Vivement la démocratie béninoise.
Arnaud DOUMANHOUN