Le stade Mathieu Kérékou de Cotonou est au quotidien pris d’assaut par les élèves pour des activités d’éducation physique et sportive (Eps). Cependant, certains apprenants footeux saisissent l’occasion pour se divertir, même aux heures de cours.
Vendredi 30 mars 2017. IL est 16 heures, le Stade de l’Amitié grouille de monde. Aucune compétition officielle n’est pourtant prévue ce jour-là. De l’esplanade aux différentes aires de jeux, des centaines d’adolescents et de jeunes, vêtus pour la plupart de tenues de sport à l’effigie de leur établissement scolaire domine la masse. Les uns, sous la conduite des enseignants, font des exercices physiques. Les autres s’adonnent librement au football et au basketball. D’autres encore, à travers de mini tournois prennent du plaisir depuis plusieurs heures à se divertir. C’est le cas de Fidèle, élève en classe de seconde au Ceg Zogbo qui, abandonnant uniforme et affaires sous un arbre, se laisse emporter par une partie de Basketball. « Notre professeur devrait venir à 15h mais il n’est pas présent jusqu’à l’heure actuelle raison pour laquelle je joue le basketball avec les amis », affirme-t-il, le visage dégoulinant de sueur.
Comme lui, de nombreux autres élèves rencontrés s’adonnent à divers jeux. Le Stade constitue pour eux, un refuge idéal pour vivre leurs passions loin des regards des parents. Gilbert, élève en classe de 4eme est devenu à l’occasion une star de football. Il se fait remarquer par son maillot sur lequel est inscrit Cristiano Ronaldo et ses dribbles appréciés de ses amis. Fatigué, il prend une petite pause pour se relaxer. « Nous démarrons les cours d’Eps à 17h. Mes camarades et moi avons décidé de venir un peu plus tôt les vendredis pour jouer au football avant le cours d’Eps », explique-t-il.
L’occasion de tous les vices
Au dire des usagers du Stade Mathieu Kérékou, le phénomène des élèves footeux s’est accentué ces dernières semaines avec les mouvements de grève dans les lycées et collèges. Ce faisant, chaque apprenant établi son propre programme en quittant la maison, avec des tenues de rechange au point. Au moment où les garçons prennent du plaisir autour du cuir rond, les jeunes filles ne manquent pas l’occasion de se faire remarquer et d’en profiter pour honorer des rendez-vous. Habillée en tenue sexy, écouteur à l’oreille, sac au dos, Mélina n’a pas l’air d’un apprenant. L’adolescente profite des heures creuses pour s’attirer les regards et défiler dans l’enceinte du stade. « Mon professeur n’est pas encore là, c’est pourquoi je me balade en attendant », se justifie-t-elle. Dans un des restaurants du stade, deux élèves, une jeune fille et un garçon, se font remarquer par leurs tenues. Ils forment le couple parfait autour de quelques plats et boissons. Chacun semble être maître de lui-même dans ce stade très fréquenté, où au-delà des instants de divertissement des apprenants, les vices se révèlent davantage à la tombée de la nuit.
Michaël VOGBE (Stag)