12 mois de gouvernance/Qui a fait quoi ? : Zoom sur les ministres

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Publié le jeudi 13 avril 2017 | Matin libre

© Autre presse par DR
Le premier gouvernement du Président Talon

Les ministres du gouvernement de la Rupture se sont diversement battus durant les douze derniers mois. Certains sont moyens. D’autres sont médiocres.

Romuald Wadagni

Le ministre des Finances serait le plus apprécié des membres du gouvernement. Romuald Wadagni plutôt technique affiche toujours sa sérénité à chacune de ses apparitions. Visiblement convainquant, le Grand argentier a imprimé un nouveau rythme de travail au ministère des Finances. Dans une étude réalisée entre juin 2016 et février 2017, la Cellule d’études, de recherches et d’analyses stratégiques (Ceras) a pu démontrer que le ministère des Finances venait en tête de l’étude de performance générale du gouvernement (Lire Matin Libre du jeudi O6 avril 2017). Les usagers de ce ministère ont en effet apprécié l’impact des grandes décisions sur leur vécu quotidien.

Candide Azannaï

L’ancien ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la Défense nationale était aussi un bon élève. Candide Azannaï qui faisait de rares sorties jusqu’à sa démission, s’est montré digne et pragmatique. 2ème haut responsable des forces armées béninoises après le Chef de l’Etat, il a géré dans la discrétion et avec efficacité son portefeuille.

Hervé Hèhomey

La Ceras l’a confirmé à travers son étude. Le ministre des Transports, Hervé Hèhomey se montre également très actif sur le terrain. Ses attaques contre l’ancien président Yayi Boni (Il avait interdit à Yayi Boni de mettre pied sur un chantier public) lui ont valu des critiques certes. Mais, il donne l’air d’un ministre très informé de son secteur d’activité. Il a à maintes reprises rassuré l’opinion par rapport à l’exécution des grands travauxpromis par le Chef de l’Etat. Le ministre a annoncé le démarrage de plusieurs travaux dont l’étude de faisabilité du contournement nord-ouest de Cotonou et l’aménagement et le bitumage de l’axe Calavi-Kpota Ouèdo Hèvié Cocotomey.

Joseph Djogbénou

Si le Garde des Sceaux est apprécié par la Ceras, au sein de l’opinion, la cote de l’homme connait une baisse. La position de Me Joseph Djogbénou sur la restriction des libertés des associations estudiantines est incomprise. Pire, sa volonté affichée de restreindre les espaces de culte a été dénoncée. Et pour finir, l’échec qu’il a essuyé par rapport au projet de révision de la Constitution l’a décrédibilisé. Beaucoup se sont rendu compte qu’il soutenait le faux.

Par contre le ministre de la Santé, Alassane Seydou est moins critiqué. Il s’est illustré par sa capacité à gérer les crises majeures telle que la fièvre Lassa. Sa réaction a également été prompte lors du drame de Tori.

José Tonato

Le ministre du Cadre de vie est l’objet de nombreuses critiques. José Tonato est considéré comme l’un des bourreaux des petits revendeurs, des débrouillards. C’est en effet son ministère qui a conduit l’opération relative à la libération des domaines publics. Cette opération qui a vu de milliers de personnes expulsées de leurs commerces et livrées à elles-mêmes a entamé sa cote de popularité. José Tonato est considéré comme un casseur.

Sacca Lafia

Au début fortement réprouvé, à cause du pic qu’avait connu l’insécurité, le ministre de l’Intérieur Sacca Lafia n’est plus aujourd’hui le plus mal aimé des membres du gouvernement. Il a enregistré des succès certains et devrait pouvoir renforcer sa position si les forces de l’ordre continuent d’être mobilisées sur le terrain.

Rafiatou Monrou

Contrairement au ministre Sacca Lafia, la ministre de la Communication convainc très peu de gens. Rafiatou Monrou n’est pas du tout visible. Elle a exercé une vraie pression ces dernières semaines sur les opérateurs Gsm en vue de l’amélioration de la qualité de leurs services. Seulement, elle est presque absente dans le monde des médias. Beaucoup ont fini parconclure que son ministère n’existe que de nom.

Adidjatou Mathys

AdidjatouMathys, la ministre de la Fonction publique et des affaires sociales est, elle, bien médiatisée. En tout cas, ses actions. Elle a en effet marqué les premières heures de la Rupture à travers le dossier relatif à l’annulation de certains recrutements au profit de l’Administration. AdidjatouMathysessuyera également les reproches des populations suite à la suspension du programme de microcrédits aux plus pauvres. Les travailleurs n’ont pas été tendres envers elle. Elle a dû gérer des dossiers épineux. Cette ancienne ministre des Finances de Yayi Boni n’a pas été applaudie. Mais elle n’a pas, non plus étalé une médiocrité.

Sèhouéto Lazare

Sèhouéto Lazard est l’un des ministres de la Rupture les plus taiseux. Il intervient rarement et n’évoque presque jamais les grands dossiers. Son nom est cité dans une affaire de mauvaise gouvernance liée à la filière cajou. Mais ce fidèle de Patrice Talon n’a pas encore daigné s’expliquer.

Abdoulaye Bio Tchané

Le ministre d’Etat en charge du Développement Abdoulaye Bio Tchané reste le numéro 2 du gouvernement. Très sollicité pour les dossiers techniques, il est au cœur de la mise en œuvre du Programme d’action du gouvernement (Pag) jugé irréaliste par les pourfendeurs de la Rupture. Il a montré jusque-là toute son utilité auprès de Patrice Talon.

Pascal Irénée Koupaki

Pascal Irénée Koupakiqui n’apparait que les mercredis après le Conseil des ministres n’est pas très coté au sein de la population. Pour beaucoup, le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République joue les seconds rôles. Il ne serait donc pas très influent au sein de l’équipe de Patrice Talon.

Marie-Odile Attanasso

La ministre de l’Enseignement supérieur, Marie-Odile Attanasso n’a pas une bonne réputation chez les étudiants. L’une des grandes décisions qu’elle a prises après sa nomination reste la suspension des activités des organisations estudiantines. Une décision condamnée par la Cour constitutionnelle. La réforme de la carte universitaire a été également largement contestée. Celle entreprise pour assainir le milieu des universités privées ne fait pas non plus l’unanimité. S’il est vrai que certaines mesures doivent permettre d’améliorer la qualité de l’enseignement supérieur, on ne peut pas aussi nier que certaines réformes comportent des effets pervers. Ce qui fait dire à plusieursobservateurs que la ministre de l’Enseignement supérieur ne peut justifier pour le moment un bon bilan.

Jean-Claude Houssou

Au ministère de l’Energie, de l’Eau et des mines, ça bouge beaucoup par contre. Les effets positifs des actions conduites par le ministre Jean-Claude Houssou sont visibles. Le gouvernement a su trouver les solutions pour atténuer les difficultés des populations confrontées aux délestages chroniques au début du mandat de Patrice Talon. Aujourd’hui, les Béninois ont l’énergie électrique même si des coupures persistent.

Oswald Homeky

Le jeune ministre des Sports, Oswald Homeky a fait des prouesses. Les subventions ont été payées aux fédérations sportives, les meilleurs athlètes ont été récompensés. Mais les Béninois espèrent toujours la fin de la situation crisogène qui caractérise le football.

Ange N’Koué

Au ministère de la Culture, presque rien ne va. Ange N’Koué ne prend pratiquement aucune initiative.La crise qui frappe depuis plusieurs mois le Fonds d’aide à la Culture n’a pas été réglée. Et les acteurs culturels s’interrogent par rapport aux résultats que présentera un ministère qui a tourné durant un an au ralenti.

Karimou Salimane

Au ministère des enseignements maternel et primaire, les enseignants sont désillusionnés. Le ministre, KarimouSalimane n’a pu concrétiser les promesses de campagne de Patrice Talon. Du moins pour le moment, les revendications de ces travailleurs sont toujours ignorées. Idem au ministère des enseignements secondaire, technique et professionnel.

Lucien Kokou

Le ministre Lucien Kokou a préféré l’affrontement aux négociations. Les enseignants ont enclenché plusieurs mouvements de grève. Actuellement, ces sous-secteurs de l’enseignement sont fragilisés. Les travailleurs observent depuis plusieurs jours un mouvement de débrayage de 72 heures renouvelables.

Delphin Koudandé

Le ministre de l’Agriculture, Delphin Kouzandé fait partie de ces collaborateurs de Talon qui n’ont pas brillé en un an. Son nom rappelle de tristes souvenirs : des milliers d’emplois détruits. Aucune filière agricole n’a vraiment offert de bons résultats. Si ce n’est les chiffres d’ailleurs contestés rendus publics par le Chef de l’Etat sur le coton, l’agriculture béninoise se porte très mal.

Aurelien Agbénonci

Aurélien Agbénonci est un très bon cadre. Mais il ne semble apparemment pas donner le meilleur de son savoir à la tête du ministère des Affaires étrangères. La nouvelle carte diplomatique du Bénin est contestée. Et certaines nominations sont vivement critiquées dans l’opinion. Plusieurs proches du Chef de l’Etat ont été en effet promus ambassadeurs. Pour beaucoup, la compétence n’est pas du tout valorisée dans ce ministère pourtant stratégique.

Barnabé Dassigli

Le ministre Barnabé Dassigli n’a pas séduit les Béninois. Bien au contraire, on lui reproche d’être l’une mains invisibles ayant soutenu la vague de destitution qui a fragilisé plusieurs Communes ces derniers mois. Ce rôle qui a plutôt hypothéqué certains programmes de développement, a démontré les vraies missions de Barnabé Dassigli à la tête du ministère de la Décentralisation.

M.M