Le chef de l’État béninois l’assure : il ne cherchera pas à se maintenir au pouvoir à la fin de son mandat en 2016. Sexagénaire, Thomas Boni Yayi envisage de se retirer de la vie politique pour vivre sa foi. Interview d’un président de la république qui veut tourner la page d’une année mouvementée.
L’année 2012 fut, pour le président béninois Thomas Boni Yayi, une année compliquée. À peine avait-il été nommé à la tête de l’Union africaine (UA) qu’il devait gérer l’élection - mouvementée - du nouveau président de la Commission de l’UA. Ce fut ensuite la guerre au Mali, une énième rébellion en RD Congo puis en Centrafrique... La politique béninoise ne lui a pas non plus laissé de répit, puisqu’en octobre dernier l’homme d’affaires Patrice Talon, dont il était autrefois proche, était accusé d’avoir voulu l’empoisonner... Aujourd’hui, Boni Yayi a quitté la présidence de l’UA et affirme envisager son retrait de la vie politique, en 2016, avec sérénité. Rencontre avec un chef d’État qui, à 60 ans, dit avoir hâte d’arpenter le monde « une bible à la main ».
Jeune Afrique : N’est-il pas gênant que la France, l’ancien colonisateur, soit en première ligne au Mali ?
Thomas Boni Yayi : Ce n’est pas la question : la lutte contre le terrorisme est de la responsabilité de tous, et la France est intervenue à la demande des autorités maliennes. Il fallait absolument stopper l’avancée des terroristes.