KETOU -- Le ministre béninois de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, Delphin Koudandé, a procédé, jeudi à Kétou, ville située à environ à une centaine de km au sud-est de Cotonou, la capitale économique béninoise, au lancement de la campagne agricole 2017-2018, a constaté Xinhua, sur place.
Cette campagne est axée sur le thème : "Sécurité alimentaire et changement climatique, quels défis pour l'agriculture béninoise".
"L'agriculture étant un secteur extrêmement vulnérable aux effets des changements climatiques, il est impératif que les agriculteurs, notamment les petits producteurs puissent consolider des pratiques agricoles innovantes qui les rendent plus résistants face à ces changements, leurs permettant de produire suffisamment afin d'assurer la sécurité alimentaire à une population mondiale en croissance constante", a déclaré le ministre béninois.
Pour lui, le monde est aujourd'hui confronté à la convergence des défis alimentaires et climatiques.
"Dans ce monde où près de 805 millions de personnes souffrent déjà de famine chronique, les changements climatiques, qui constituent une menace majeure pour la sécurité alimentaire, ne feront certainement qu'aggraver la situation", a-t-il déploré, estimant que le Bénin n'est pas épargné de ces effets pervers des changements climatiques.
Néanmoins, avec ces variations climatiques, M. Koudandé a estimé que pour la campagne agricole 2017-2018, des accroissements de 8% pour la superficie des cultures vivrières et 10% pour la production de ces cultures sont attendus dans l'ensemble par rapport aux réalisations de la campagne précédente.
Ainsi, a-t-il souligné, les productions des céréales vont s'accroître de 15%, celles des racines et tubercules de 3%.
De même, a-t-il poursuivi, les productions des légumineuses vont également s'accroître de 9% et celles des cultures maraîchères de 5% sous l'hypothèse d'une bonne pluviométrie et de la satisfaction des besoins en intrants.
Selon une récente étude réalisée par le ministère béninois de l'Agriculture, plusieurs facteurs limitent l'essor du secteur agricole en général. Il s'agit essentiellement d'une politique agricole peu adaptée et d'un mauvais choix stratégique, de la non maîtrise des itinéraires techniques, des mauvaises pratiques culturales, et de l'appauvrissement des sols, surtout ceux des bas-fonds aménagés.
Cependant, souligne la même étude, ces contraintes n'altèrent ni l'importance socio-professionnelle du secteur agricole béninois, ni sa contribution à l'économie du pays.
Tout en étant le premier réservoir d'emplois, le secteur agricole constitue également la principale source de création de la richesse économique du Bénin. Plus de 60% des actifs masculins et 35,9% des actifs féminins réellement occupés exercent une profession agricole.