« Si l’agriculture fournit jusqu’à 60 % de la totalité des emplois sur le continent, il reste que l’agriculteur africain a besoin d’un meilleur accès aux mécanismes d’assurance pour être plus résilient aux chocs extérieurs et protéger ses moyens de subsistance », a affirmé Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, le 14 avril dernier.
Le 14 avril dernier à Washington, Makhtar Diop invitait les assureurs locaux et les réassureurs régionaux d’Afrique à s’investir davantage dans l’assurance et la réassurance en faveur des agriculteurs. C’était à l’occasion de la signature d’accord d’établissement d’un mécanisme de partage des risques entre le Mécanisme mondial pour l’Assurance indicielle (Giif) de la Banque mondiale et la Société africaine de Réassurance (Africa Re).
Un tel projet qui devrait servir de modèle, souligne-t-il, permettrait aux exploitants agricoles, surtout aux plus petits, de mieux gérer leurs risques face aux dérèglements climatiques. Et à Alejandro Alvarez de la Campa, chef de Service au Pôle mondial d’expertise en finance et marchés du Groupe de la Banque mondiale de déclarer : « Les personnes pauvres et vulnérables étant les plus touchées par le changement climatique et les catastrophes naturelles, l’assurance est un outil essentiel pour les aider à protéger leurs moyens de subsistance. » Pour lui, l’ampleur et le caractère complexe du changement climatique obligent à travailler en étroite collaboration avec des partenaires telles qu’Africa- Re. Une telle collaboration, indique-t-il, permettra aux communautés qui en ont le plus besoin d’accéder facilement aux financements.
Corneille Karekezi, président directeur général d’Africa-Rice, quant à lui, se réjouit de cette solution qu’il qualifie d’innovante et qui, renforcera la confiance des assureurs africains souhaitant garantir les activités du secteur agricole. Il soutient que cette approche de solution contribuera à renforcer, durant les dix prochaines années, le développement agricole. Par conséquent, cette solution aura une incidence positive sur les agriculteurs qui représentent plus de 60 % de la main-d’œuvre en Afrique subsaharienne.
Il est entendu que dans le cadre de ce projet, le Mécanisme versera des remboursements aux assureurs et réassureurs qui accusent un ratio de pertes annuelles supérieur à 75 %. Belle manière de réduire les coûts supportés par les assureurs primaires et d’encourager les assureurs et réassureurs à accroître leurs investissements dans le secteur agricole. Ainsi, les agriculteurs pourront-ils bénéficier de primes plus intéressantes et recevoir plus aussi rapidement que les remboursements en vertu d’une règle de tarification convenue d’avance. Laquelle règle oblige les compagnies d’assurance locales à traiter les demandes d’indemnisation avec beaucoup plus de célérité.
Le Giif
Le Mécanisme mondial pour l’Assurance indicielle a facilité la conclusion d’environ 1,5 million de contrats en faveur de six millions de personnes. Le Giif est un fonds fiduciaire qui facilite l’accès au financement aux petits exploitants agricoles, aux micro-entrepreneurs et aux institutions de micro-finance. E.C.-Z.
Edgard COUAO-ZOTTI