L’image d’un pays sûr et rassurant pour les affaires, que véhiculait le Bénin, change. Avec les dernières révélations de la Police américaine, il ne sera pas facile de gommer l’image d’un pays, porte d’entrée de la drogue.
Le Bénin plaque tournante du trafic de drogue, cela se confirme de jour en jour. Le hic, c’est que ce développement de l’actualité de la drogue, se confond étrangement avec l’actualité politique nationale. Car, avec la saisine des « 18kg de drogue » découverts dans un conteneur au Port de Cotonou, les supputations étaient allées bon train. Une polémique outrageante s’était enflée. On a même accusé le gouvernement de vouloir harceler l’homme d’affaires fortuné. Mais, les faits sont là et parfois têtus. Selon Ecofin, rapportant une information du Département d’Etat des Etats-Unis, 12 pays africains sont placés sous surveillance particulière du Narcotics control bureau : l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Bénin, le Cap Vert, l’Egypte, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Maroc, le Nigeria, le Sénégal et la Tanzanie. A en croire le rapport, le Bénin est le second pays sur la liste. Le Bénin est considéré comme Pays de transit pour la cocaïne (Amérique du Sud), l’héroïne (Asie du Sud-Est), ou encore la méthamphétamine (Nigeria) et les précurseurs chimiques (Inde), le Bénin constitue une porte vers les marchés d’Europe de l’Ouest et d’Afrique du Sud. Selon le Narcotics Bureau, un petit marché intérieur serait également en plein essor dans le pays. Cette information est une confirmation pure et simple de ce que tout le monde redoutait. A savoir, que du fait de la recherche effrénée du gain, certains ont fait de ce trafic lucratif leur spécialité. Ils ont eu tout le temps et le loisir de tisser leur réseau, et de corrompre ce qu’il en faut, pour en faire un commerce prospère. Et ce, malheureusement, au détriment de la santé et de la vie de beaucoup de personnes. Le coup de projecteur jeté par les Américains, devrait convaincre les derniers indécis de la nécessaire lutte féroce à mener pour éradiquer ce fléau. Pour avoir commencé cette guerre, le gouvernement de Patrice Talon devrait aller plus loin, afin de montrer à la communauté internationale, que le pays est un lieu sûr pour investir. De cela, dépendra en partie sa crédibilité, et la facilité à mobiliser les fonds. Car, les barons de la drogue ne se laissent pas faire, adaptant chaque fois leur stratégie aux nouvelles donnes et réalités.
AT