Les sorties médiatiques du Chef de l’Etat Patrice Talon et celle du président du Patronat du Bénin, Sébastien germain Ajavon n’a pas laissé le Parti pour la Libération du Peuple indifférent. Léonce Houngbadji et le Plp, dans une déclaration rendue publique hier, ont passé au crible chacune de ces sorties. Ils jugent les propos de l’ancien administrateur général du groupe CAJAF COMON salutaires ; des propos qui apportent l’eau au moulin de leur parti. Quant au Chef de l’Etat, le Plp trouve la parole présidentielle oscillante, incohérente avec le risque que le pays devienne lui aussi instable.
Déclaration du Parti pour la Libération du Peuple
Le Bureau Exécutif National du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) remercie tous les militants et militantes qui ont pris part au premier Conseil National du parti tenu à Allada, du 15 au 16 avril 2017. Il a été notamment question d’examiner et d’adopter le projet de société et de la Charte des valeurs et de discuter des sujets liés au fonctionnement des structures décentralisées déjà installées. Le point des activités menées par le parti depuis sa création et bien d’autres sujets brûlants étaient également au cœur des travaux.
2ème sortie du Chef de l’Etat sur RFI
Le Chef de l’Etat était encore sur RFI, ce dimanche 16 avril 2017, la radio, qui, selon lui, «intoxique». Rien de nouveau sous le soleil. Le discours n’a pas changé. Le ton était le même. La seule différence est qu’il confirme son inconstance qui entache davantage sa crédibilité.
Un Président de la République qui se voit obliger de répondre lui-même à ses adversaires politiques dans les médias internationaux. Cela pose un problème de gouvernance. Lorsque le Chef de l’État devient lui seul directeur du budget, directeur des impôts, directeur du trésor, directeur du renseignement, directeur des douanes, directeur de la communication gouvernementale, ministre de la défense, directeur du port, porte-parole du gouvernement, directeur du coton, directeur des marchés publics…., il y a un véritable problème. Un Chef de l’État qui passe son temps à défendre un bilan qui n’existe pas, à accuser ses adversaires de tous les noms…, il y a là aussi un problème.
Un Chef de l’État agit, il est dans l’action. Et ses collaborateurs expliquent.
Le président de la République du Bénin est un homme dont la parole évolue au gré des circonstances. Ne dit-on pourtant pas que la parole d’un bon chef est sacrée? Mais le président de la République, depuis 1 an, joue avec la vérité, divertit, désinforme, manipule, règle ses comptes politiques, menace.
Deux passages sur Rfi en une semaine. Tantôt il accuse la même chaîne d’avoir participé à une campagne d’«intoxication» contre son projet de révision constitutionnelle. Tantôt il l’a prend d’assaut pour sa propre propagande.
Une campagne contre des médias étrangers dont RFI avait été même lancée sur les réseaux sociaux par des laudateurs du régime, «les âmes damnées, les défenseurs aveugles de la prédation, de la prévarication, de la fraude, de l’assassinat des libertés».
Revenons sur les propos du Chef de l’État sur Rfi. Les Béninois l’ont entendu avec une grande surprise parler de «jardin fleurir», lequel ? Depuis un an, a-t-il planté un seul arbre ? A-t-il construit une école, un centre de santé, une adduction d’eau villageoise, un km de route, un marché… ? Durant un an, son Gouvernement n’a rien semé. C’est donc une énième manipulation de la vérité lorsqu’il dit que «des gens influents ne veulent pas voir le jardin fleurir si c’est Patrice qui l’arrose».
Contrairement à son exposé sur ses performances imaginaires, personne au sein de l’opposition n’est contre le développement du Bénin. D’ailleurs, de quelles réformes parle-t-il ? Celles qui protègent ses intérêts et ceux de son clan ? Celles qui tuent les libertés fondamentales ? Celles qui légalisent le bradage du patrimoine national et les biens publics ? Celles qui favorisent la mal gouvernance, la corruption, l’impunité et les marchés gré à gré illégaux ? Celles qui protègent les criminels économiques ? Celles qui légalisent le paiement avec les fonds de l’Etat de ses collaborateurs extérieurs ?
Franchement, le Chef de l’Etat doit arrêter de prendre les Béninois pour ce qu’ils ne sont pas. Il a fallu moins d’un an aux Béninois pour découvrir ce système fondé sur le mépris et la provocation.
Personne n’empêche le Gouvernement de travailler. Au contraire, c’est ce même Gouvernement qui passe son temps à écraser les plus faibles, à mépriser ses adversaires, à se venger, à régler ses comptes, à affamer les populations, à punir les jeunes et les femmes en les privant de l’emploi et de l’autonomisation. Au final, il n’arrive pas à se concentrer sur l’essentiel, les questions de développement.
Le Chef de l’État proclame dans l’une de ses tonitruantes sorties médiatiques qu’il veut maintenant faire la politique. Qu’est-ce qu’il faisait alors à la Marina depuis le 06 avril 2016 ? La fonction présidentielle est d’abord politique. On peut dire qu’il passait son temps effectivement à «penser à lui-même d’abord», à ses intérêts et c’est maintenant qu’il a fini de reconstruire son empire industriel et financier qu’il veut faire «la politique».
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) constate également que le rejet du projet de révision constitutionnelle a permis aux Béninois de découvrir un président vindicatif, instable et coléreux. Il a du mal à tourner la page, à digérer le camouflet que le peuple souverain lui a infligé à travers ses représentants élus. On sent le Chef de l’État sérieusement atteint dans son orgueil propre. En témoigne son naufrage en direct, le 08 avril 2017, sur la télévision nationale, lorsqu’il a affirmé : «la révision de la constitution, c’est fini, c’est derrière moi, le mandat unique, c’est fini». Sera-t-il candidat en 2021 ? «J’aviserai», avait-il indiqué.
Le 16 avril 2017, soit une semaine après, le même Chef de l’Etat remet sa parole en cause, sur un média international, RFI : «Je reviendrai sur la révision de la constitution dès que j’aurai une majorité à l’Assemblée nationale». Or, sur la télévision nationale, il avait déjà affirmé qu’il a une majorité au Parlement avec les 60 députés qui ont voté pour l’examen de son projet de révision. Que retenir de tout ce méli-mélo présidentiel ? La parole présidentielle est oscillante, incohérente avec le risque que le pays devienne lui aussi installe.
Là où le Chef de l’Etat s’est aussi révélé au monde, c’est sur la question liée aux opérations de déguerpissement. Il dit défendre les pauvres et se met à les déguerpir, à détruire les petits commerces, à emprisonner les bonnes dames. Pour se justifier, après les casses qui ont renforcé la misère dans les villes et campagnes, il déclare qu’il faut respecter les trottoirs. Entre respecter les trottoirs et respecter les droits de l’homme, il a choisi. Et les dégâts sont là.
Face à tout ce qui précède, le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) invite le Chef de l’Etat à arrêter de distraire l’opinion publique nationale et internationale, à se mettre au travail, en priorisant le développement économique, agricole, commercial et social, afin de redonner le sourire, l’espoir, aux Béninois. Il s’agit, dans l’immédiat, de la lutte contre la faim, le chômage chez les jeunes, la précarité chez les femmes, la mal gouvernance, la corruption, l’impunité, le népotisme dans l’attribution des marchés publics et dans les nominations, les conflits d’intérêts, le retrait du PVI, le dédommagement et le relogement des populations sauvagement déguerpies, le délestage récurent malgré les milliards engloutis dans la location de groupes électrogènes dans des conditions totalement opaques… La liste des besoins pressants est longue. Le Chef de l’Etat doit passer à l’acte. Et pour y arriver, il faut qu’il écoute le peuple, toutes les voix critiques.
En tout cas, toute réforme ou initiative qui ne va pas avantager l’intérêt général sera combattue par tous les moyens légaux. C’est le combat du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) pour le Bénin.
Réaction sur la sortie médiatique du président Sébastien AJAVON
Chaque jour que Dieu fait, le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) est conforté dans sa position, au sujet de cette gouvernance calamiteuse, affameuse et prédatrice de Monsieur Patrice Talon. Tout ce que le président du patronat béninois a dit, lors de sa dernière sortie médiatique, est réel. Les faits ne sont pas inventés. C’est une triste réalité, qui salit l’image de notre pays.
Sur les questions du climat des affaires, des redressements fiscaux, de la pression fiscale, de la création tous azimuts de taxes, des marchés gré à gré illégaux, des règlements de comptes politiques et économiques, de la production cotonnière, de la restriction des libertés, de l’écrasement des pauvres, du retour du Pvi, de la création des richesses et de l’emploi…, depuis un an, le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) n’a cessé de les mettre à nu. Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) en parle tous les jours. Et il est heureux de constater que dans le pays, il y a d’autres voix et pas des moindres qui font le même constat, amer, que lui.
La sortie de Monsieur Sébastien AJAVON, en dépit des menaces qui pèsent sur lui et sur les responsables du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) aussi, tous les jours, est salutaire. C’est la preuve qu’ici, c’est réellement le Bénin.
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) invite Monsieur Sébastien AJAVON à rejoindre l’opposition, afin que nous puissions ensemble mettre un terme aux dérives autoritaires d’un régime qui cherche à museler toutes les voix critiques.
Restriction des libertés d’expression
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) constate, avec regret, que de plus en plus, le régime a peur de la moindre contradiction et des consignes fermes ont été données pour empêcher certaines voix critiques d’avoir accès à certains médias.
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) s’indigne contre cette mesure, qui va à l’encontre des principes démocratiques.
Le Parti pour la Libération du Peuple (PLP) invite le Gouvernement à mettre fin à sa campagne de censure contre l’opposition et toutes les forces sociales qui s’opposent à son action.
Pour le Bureau Exécutif National,
Le Secrétaire Général, porte-parole
Cécil Ahouélété ADJEVI