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En vérité : L’activisme des patriarches !
Publié le mercredi 19 avril 2017  |  Fraternité
Déclaration
© aCotonou.com par CODIAS
Déclaration du Professeur Albert Tevoedjre ( Frère Melchior) sur les élections présidentielles de 2016 en république du Bénin
Cotonou, Hôtel Azalaï le 22 decembre 2015. Déclaration du Professeur Albert Tevoedjre ( Frère Melchior) sur les élections présidentielles de 2016 en république du Bénin




Yayi chez Soglo. Soglo chez Talon. Tévoèdjrè qui voit défiler chez lui, l’ancien président Soglo et ses fils puis l’ex ministre délégué de la défense Azannaï. Jamais, en l’espace de quelques semaines sans qu’il ne soit question de crise sociopolitique majeure ni d’enjeu électoral, des sages de la République n’ont autant multiplié les entrevues. Et quand on voit cet activisme des patriarches, forcément, il y a matière à conjecturer. Apparemment, dans la gouvernance du pays sous Patrice Talon, Nicéphore Soglo et Albert Tévoèdjrè ne se sentent pas, comme ils l’auraient souhaité, impliqués. Des sages qui comptent, qui soient régulièrement consultés par l’actuel locataire de la Marina autrement, tous les moyens seront bons pour qu’ils le fassent savoir à qui de droit.
Mais à la vérité, au Bénin, le mandat présidentiel n’est pas un mandat délégué. Et donc, quels que soient les conseils et les suggestions de Nicéphore Soglo et de Albert Tévoèdjrè au président, il revient à ce dernier d’apprécier leur pertinence. C’est dire qu’ils ont beau vouloir jouer un rôle prépondérant dans la gouvernance de leur pays, il ne dépendra que de Talon pour qu’ils en aient l’occasion.
Et comme en politique, le hasard n’existe pas, le soudain activisme des patriarches, au lendemain de leur caution au rejet, le 4 avril dernier à l’Assemblée nationale, du projet de révision de la Constitution du 11 Décembre 1990, répond assurément à une logique. Qui a dit que les anciens président-maire et médiateur de la République ne surfent pas sur cette éclipse politique à l’hémicycle pour se montrer incontournables auprès du chef de l’Etat et du coup, faire grimper leur cote de sympathie et obtenir gain de cause sur un certain nombre de leurs doléances ? Seraient-ce seulement pour dire non à la Françafrique et rendre plus lucide son rêve de voir la Cedeao, un marché de 335 millions d’habitants, disposer d’une monnaie unique et d’une armée fédérale que l’ancien président se donne tant de peines ? Peut-être.
Mais déjà, le tête-à-tête Talon-Soglo du vendredi saint est une victoire pour le président d’honneur de la Renaissance du Bénin qui n’a jamais caché qu’après son soutien au chantre du Nouveau départ, il en avait gros sur le cœur d’être très peu sollicité. Et pour qui connaît l’ancien président et ses convictions, c’est un crime de lèse-majesté de ne pas l’écouter et d’aller à son école.
Le frère Melchior lui, infatigable médiateur, a sa porte grandement ouverte à qui veut bien profiter de sa longue et riche expérience politique. Toujours actif quand il s’agit des questions cruciales qui engagent la vie de la nation, l’ancien médiateur veut, à tous points de vue, gagner le pari de la paix. Et pour ça, au refuge du renard de Djrègbé, les Soglo, Azannaï et bien d’autres personnalités sont les bienvenus. Sophocle ne croit pas si bien dire quand il affirme qu’« il n’est que les vieillards pour aimer l’existence ». Soglo et Tévoèdjrè le prouvent bien. Ils ne veulent pas se faire enterrer vivants. Malgré le poids de l’âge, un rôle prépondérant veulent-ils jouer auprès de Talon. A lui d’apprécier l’opportunité. Et à nous de décrypter l’activisme des patriarches !
Angelo DOSSOUMOU
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