Les déclarations fulgurantes de “mémé“ Rosine Soglo lors de la plénière qui a consacré le rejet de recevabilité du projet de révision de la Constitution, a eu une résonnance particulière chez l’ancienne Ministre Reckya Madougou. « Rosine ou la rose et ses épines », a été publié sur sa page Facebook le 06 avril dernier.
‘Reckya Madougou a voulu rendre un hommage mérité à la doyenne d’âge du parlement béninois, pour ses révélations sur la corruption au parlement : « Les quelques millions que nous avons reçus ont eu le dessus sur le reste. Alors, taisons-nous, votons et n’en parlons plus (…). Car moi aussi, j’ai reçu de l’argent. Oui, tout le monde. Vous n’allez pas me dire le contraire (…) », a déclaré publiquement Rosine Soglo, devant des députés abasourdis. Reckya Madougou soutient que ces déclarations devraient être prises au sérieux si « nos institutions se respectent, si nos gouvernants ont de l’amour propre, alors ils devraient s’auto saisir en déclenchant une véritable procédure d’enquête sur ces faits d’achat de conscience de députés évoqués par la doyenne d’âge en pleine session parlementaire et qui sont punissables par nos lois». Rosine ou la rose et ses épines
Maman a encore frappé !
Le moment historique que le peuple béninois a vécu avec tout son haut-le-cœur ce mardi d’Avril ne saurait figurer dans nos annales sans faire mention des épines de notre rose nationale. Comme pour dire, vous aimez sentir la rose? Eh bien laissez-vous piquer par ses épines!
Comment ne pas rendre un hommage mérité à celle qui énonce fort ce qui se trame dans les coulisses des noctambules politiques? Celle qui a tôt compris que le politiquement correct ne résoudra pas le mal profond des sociétés en perte d’éthique, mérite notre admiration. Même si ses détracteurs ont tôt fait de vouloir réduire son haut fait d’arme à son propre aveu, de telles allégations si graves ne sauraient se limiter à leur énoncé.
Si nos institutions se respectent, si nos gouvernants ont de l’amour propre, alors ils devraient s’auto saisir en déclenchant une véritable procédure d’enquête sur ces faits d’achat de conscience de députés évoqués par la doyenne d’âge en pleine session parlementaire et qui sont punissables par nos lois. J’avais déjà pour mon humble part, pendant la période de la présidentielle de mars 2016, dénoncé et exprimé mon indignation face à “l’achat” massif d’Hommes politiques par des candidats en vue d’asseoir leur base électorale. Au demeurant, il nous appartient, nous les citoyens, d’exiger ensemble que la lumière jaillisse enfin de telles accusations afin d’établir leur caractère fondé ou non. Exigeons que nos institutions compétentes connaissent de ces allégations. Car la présente opportunité ne se produit pas tous les jours. Saisissons-la! Il ne s’agit pas d’une simple rumeur mais nous sommes en présence d’une dénonciation émanant d’un acteur politique, non des moindres, la doyenne d’âge de l’Assemblée Nationale, fondatrice et ancienne présidente d’un parti politique toujours représenté au parlement depuis sa création en 1992. Cette grande dame que j’adule en privé, à qui je ne manque pas de dire mon admiration chaque fois que je prends plaisir à la voir, reste incontestablement une inspiration pour plusieurs générations de femmes.
Je n’attendrai pas ce jour que j’espère lointain où il plaira au Créateur de lui faire appel, pour lui rendre cet hommage. Reconnaissons de leur vivant le courage de celles et ceux qui contribuent sans désemparer à notre salut commun, nonobstant les écueils de la vie. De toute évidence, fidèle à elle-même, même de l’au-delà, maman n’aura que cure d’oraisons hypocrites, de sermons dithyrambiques de gens qui ici-bas l’invectivaient ou la parodiaient.
Raillez-la, moquez-la, Rosine restera une belle rose dont les épines seront toujours prêtes à jouer le rôle auquel elles ont été destinées. Parce que souvent l’habite une clairvoyance que nos paires d’yeux bien fonctionnels ne nous permettent pas d’égaler ! « Le Monde politique est peuplé d’individus qui voudraient être aimés mais qui ne parviennent pas à s’aimer eux-mêmes. » (Marc Dugain). D’ailleurs comment s’aimer lorsqu’on inspire dégoût à ses mandants? Maman Rosine, quant à elle, s’aime, et moi je l’aime ainsi… J’aime cette femme qu’aucune épreuve n’ébranle, cette infatigable guerrière dont les printemps n’émoussent guère l’ardeur. Je suis Rosine Soglo
Reckya Madougou