L’Association interprofessionnelle du coton (Aic) a initié un atelier sur ‘’bilan et planification des activités de la recherche cotonnière’’ qui se tient du 19 au 21 avril 2017 à Jeco hôtel de Dassa-Zoumè. Une rencontre d’échanges entre les différents acteurs du secteur à savoir, producteurs, égreneurs, vendeurs, universitaires et chercheurs de l’Institut national de recherche agricole du Bénin (Inrab), autour de diverses thématiques, dans la perspective d’une amélioration de la production cotonnière au Bénin.
A l’ouverture officielle des travaux ce 19 avril, le président de l’Aic, Mathieu Adjovi s’est réjoui du niveau de production lors de la campagne cotonnière 2016-2017, qui s’évalue désormais à plus de 430.000 tonnes, un record jamais égalé au Bénin. Il explique que c’est le fruit de l’unité d’action retrouvée, de l’harmonie qui règne entre le public et le privé. ‘‘L’objectif de cet atelier est de créer une synergie entre les chercheurs et les utilisateurs des activités de recherches afin d’améliorer la production’’, a-t-il précisé.
Il s’agira donc au cours de ces assises, de la présentation et de l’amendement des travaux du Centre de recherches agricoles Coton et fibres (Cra-Cf) de l’Inrab sur ‘’la Création et la sélection de variétés de cotonnier adaptées aux différentes zones agro-écologiques du Bénin ; les doses régionalisées de Npksb et technique d’adaptation au changement climatique pour l’amélioration de la productivité de la culture cotonnière au Bénin ; les méthodes de lutte contre l’Helicoverpa armigera et autres ravageurs du cotonnier’’. Selon les chercheurs, le rôle économique du coton, qui contribue notamment à 75% des recettes d’exportation, est mis en difficulté par les faibles niveaux de production de coton graine depuis quelques années, à cause de la baisse de la fertilité des sols, des perturbations climatiques, des pressions des ravageurs, des mauvaises pratiques culturales et de la baisse de la production de la variété unique.
D’où l’importance de cet atelier qui se penche sur la question des variétés beaucoup plus compétitives adaptées à chaque zone écologique, les itinéraires techniques adaptés à la gestion intégrée de la fertilité des sols et des ravageurs du cotonnier. « On a besoin de cet atelier pour relancer la filière. Les résultats de la campagne 2016-2017 sont appréciés de tous. Et pour que l’année prochaine soit plus productive, nous avons besoin de la mise en œuvre des outils de recherches. Je suis convaincue que les différentes contributions vont permettre d’avoir un programme de recherche qui va tenir compte des aspirations de tous les acteurs », a déclaré la Secrétaire générale du ministère de l’agriculture, Françoise Komlan Assogba.
Et à en croire Nicaise Fagnon, maire de la commune de Dassa-Zoumè qui accueille ledit atelier, les trois thématiques à l’ordre du jour cadrent avec les défis qui se posent au secteur aujourd’hui. Il a par ailleurs souhaité un partenariat entre l’Aic et les communes productrices de coton. Nicaise Fagnon va aussi saluer l’option de la suppression de la subvention de l’Etat au secteur, ainsi que la diligence faite par le gouvernement pour atteindre ce record de 430.000 tonnes pour le compte de la campagne 2016-2017. « Il y a eu un bond quantitatif et qualitatif, et il faut saluer le gouvernement du Nouveau départ qui a été installé en avril alors que les premiers semis étaient déjà pour mai. Par exemple, nous, nous avons fait 560 tonnes la saison dernière, et cette année plus de 7.000 tonnes… Il faut tout faire pour améliorer le revenu des producteurs et la filière va mieux se porter », a-t-il conclu. Il faut noter qu’au cours de cet atelier, il sera également présenté le programme du projet triennal de la recherche cotonnière. Mais, pour les deux prochaines campagnes, l’Aic ambitionne d’atteindre la barre des 600.000 tonnes.