Le ministre de l’agriculture, Delphin Koudandé était ce jeudi 20 avril 2017, face aux honorables députés à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions adressées au gouvernement. Il s’agit de deux questions d’actualité relatives aux difficultés d’évacuation du Coton dans le cadre de la campagne cotonnière 2016-2017. Questions adressées au gouvernement par les députés Eric Houndété et Abdoulaye Gounou. Dans leurs interrogations, les Elus du peuple ont voulu connaitre les mesures prises par le gouvernement pour accélérer l’évacuation du coton graine et les raisons qui justifient la réduction drastique du tarif de transport des cotons. Prenant la parole, le ministre s’est d’abord réjoui des efforts consentis par les producteurs et qui ont permis de dépasser les prévisions attendues. « La quantité de coton graine égrenée est de 401 mille tonnes et en plus de ce qui reste à collecter dans les champs, la production globale sera de plus de 436 mille tonnes. », a-t-il annoncé. Au sujet des difficultés d’évacuation du coton vers les usines, le ministre de l’agriculture a expliqué que le plan d’évacuation avait été établi sur la base de la prévision globale de 350 mille tonnes. Le seuil de plus 400 mille tonnes, demande de ce fait, une réadaptation rapide compte tenu par exemple, de la spécificité du département de l’Atacora, a-t-il ajouté. Quant à la question relative à la mouille qui selon l’honorable Gounou, pourrait engendrer la démotivation et des pertes énormes sur une bonne partie des productions, le ministre Koudandé a fait savoir qu’il s’agit d’un risque majeur inhérent à toutes les campagnes en raison des changements climatiques qui engendrent des pluies inattendues.
Les propositions des Elus du peuple
Les explications du ministre ne semblent pas convaincre la Représentation nationale. L’honorable Houndété a fait constater que le gouvernement n’a pas pu anticiper les surplus de production et l’imprévisibilité de la superposition de la campagne de riz et de la campagne de coton. Son collègue Abdoulaye Gounou n’accepte pas les raisons évoquées concernant la pluie qui est quotidienne dans la région de l’Atacora. Le gouvernement devrait selon lui, prendre toutes les mesures appropriées pour éviter les pertes énormes en vue et qui n’encouragent pas les producteurs. « L’année prochaine, on risque d’avoir de la démotivation au niveau des producteurs si rien n’est fait en terme de subvention », a-t-il prévenu avant de s’interroger sur les raisons de la chute du tarif de transport dont la tonne passe de 22.000 francs Cfa à 13.400 francs. A la question orale du député Youssouffou Nouhoum Bida, relative à la diminution du prix de transport du coton, le ministre a répondu qu’il s’agissait de rapprocher les zones de production des usines pour mieux gérer l’acheminement. « Le gouvernement n’est pas intervenu dans la fixation du prix. C’est entre l’AIC et les transports. », a laissé entendre le ministre avant d’ajouter que la présence du gouvernement dans le comité se justifie par sa volonté de rester en partenariat avec l’AIC pour conduire cette transition avant de lui laisser la charge à la structure. Pour l’auteur de la question, le Président de la république et son gouvernement doivent continuer à assumer leurs responsabilités pour éviter la chute de la prévision annoncée pour filière de l’or blanc béninois. Il a alors suggéré que l’Exécutif discute avec les transporteurs qui contribuent eux-aussi à l’économie nationale.
Germin DJIMIDO