Les problèmes de la campagne cotonnière 2016-2017 avec à la clé la lenteur dans l’évacuation et l’égrenage du coton-graine dans toutes les zones de culture et le risque de mouille de l’or blanc, la diminution du prix de transport de la tonne de coton et les difficultés d’évacuation du coton vers les usines, ont constitué le menu des questions d’actualité sur lesquelles se sont penché ce jeudi 20 avril les députés à l’hémicycle. Les parlementaires avaient en face d’eux le Gouvernement représenté par le ministre en charge de l’Agriculture, Delphin Koudandé.
Dans sa réponse, le ministre a rappelé le contexte dans lequel le Gouvernement du Nouveau départ a hérité en avril 2016, de la campagne cotonnière 2016-2017 pour laquelle le régime défunt n’avait rien préparé. C’est alors qu’il a été décidé de remettre dans le secteur l’Association interprofessionnelle du coton (Aic) pour qu’elle reprenne les choses en main. Les chiffres aujourd’hui prouvent que le Gouvernement du président Patrice Talon ne s’est pas trompé en confiant le secteur aux acteurs du coton. En effet, sur une prévision de 350 000 tonnes, informe le ministre, la production cotonnière a franchi la barre des 400 000 tonnes. Ce qui constitue un score record jamais égalé au Bénin. A la date d’aujourd’hui, la production est de 401 200 tonnes de coton graine égrené, indique-t-il. Elle pourrait atteindre 436 000 tonnes avec le coton qui reste encore dans les champs.
Face à cette belle performance, il fallait pour le Gouvernement réadapter le calendrier d’évacuation du coton des champs vers les usines. Lequel calendrier avait été établi sur la base des prévisions de 350 000 tonnes. C’est la gestion de cette situation qui explique quelques flottements observés sur le terrain, reconnaît le ministre. Delphin Koudandé a promis aux députés que d’ici 30 avril prochain, l’évacuation de tout le reste de coton sera chose effective. Ce qui pourra éviter le risque de mouille du coton par ces temps de pluie. Le Gouvernement suit le dossier comme du lait sur le feu et travaille d’arrache-pied en bonne intelligence avec l’Aic, assure le ministre.
Quant aux variations des coûts des transports de coton des champs vers les usines, Delphin Koudandé a expliqué qu’il ne peut y avoir un prix moyen d’évacuation. D’autant que le chargement du coton est évacué vers les usines les plus proches. La rémunération devrait donc varier selon les distances. Mieux, les prix sont calculés sur le nombre de kilomètres à parcourir et non la valeur des tonnes, une pratique qui se faisait par le passé, a martelé Delphin Koudandé avant de préciser que le Gouvernement n’est trop engagé dans le processus conduit actuellement par l’Aic. Le ministre se réjouit que tout se déroule bien aujourd’hui après les quelques mouvements d’humeur des transporteurs au début de l’opération d’évacuation du coton.
Seulement, cette réponse du ministre n’a pas totalement convaincu les députés auteurs des trois questions d’actualité. Abdoulaye Gounou, Bida Nouhoum et Eric Houndété reprochent au Gouvernement de faire trop confiance à l’Aic. Ils invitent l’Exécutif à avoir un droit de regard rigoureux sur le processus afin de limiter tant soit peu les grincements de dents dans le secteur.