Laissons de côté, cette triste époque où l’histoire du Bénin retient les noms des spécialistes de coups d’Etat, sources d’instabilité politique et de difficultés économiques qui n’ont pas permis à ce pays, d’avancer. L’espoir renaît avec l’avènement de la démocratie au Bénin. Mais depuis, les démons de la division, du régionalisme, ainsi que les conflits d’intérêts et les règlements de comptes ont empêché les Béninois de tirer profit de leurs grandes idées, leur volonté et détermination à transformer leur pays pour demeurer un laboratoire ou un modèle de démocratie en Afrique.
Il y a moins d’initiatives, de propositions et d’actions au plan économique. La priorité c’est la politique et surtout la politique politicienne qui tente de faire croire aux Béninois, que tous ceux qui sont élus ou qui arrivent pour gouverner, sont mauvais. Ils sont mauvais parce qu’il y a des gens qui ne sont pas toujours de bonne foi et qui les accusent d’être incapables de gérer au mieux les ressources de l’Etat pour améliorer les conditions de vie des populations. Ces détracteurs s’acharnent à démontrer que la nation est en danger si ceux-là doivent rester au pouvoir. Et voilà, aucun pouvoir n’est bon au Bénin. Ceux qui ont perdu le pouvoir, ceux qui ne sont pas associés d’une manière ou d’une autre à la gestion du pouvoir ou qui ne trouvent pas leurs comptes à travers l’attribution ou l’octroi des marchés publics, les nominations aux postes ministériels ou à d’autres niveaux de responsabilité, deviennent très critiques et désapprouvent ou dénoncent toutes les actions des dirigeants. Depuis l’avènement de la démocratie, l’ancien Président Nicéphore Soglo, le feu Général Mathieu Kérékou et le Président sortant Boni Yayi, ont été respectivement victimes de cette politique politicienne. Aujourd’hui, c’est le Président Talon qui essuie ces critiques et est victime d’acharnement de la part de ses détracteurs et adversaires politiques. Et çà recommence, cette politique politicienne. Celle qui a fait croire, malgré leurs mérites, que ces Chefs d’Etat ne sont pas bons ou excellents avec leurs gouvernements et qu’il faut d’autres dirigeants pour mieux gérer le Bénin. Ils ont été ainsi combattus par ceux qui n’avaient pas eu le privilège de participer à la gestion du pouvoir.
C’est vrai, ils ne sont pas parfaits, ces dirigeants, Soglo, Kérékou, Yayi et aujourd’hui Talon qui est aux affaires. On peut avoir des choses à leur reprocher. Mais est-ce que la meilleure politique, c’est celle de la désinformation, de la manipulation de l’opinion publique, la politique de « ôte-toi pour que je m’y mette » ou celle qui consiste à vouloir dire que tout est mauvais tant que « moi je ne suis pas au pouvoir ». C’est cette manière de penser et d’agir de certains citoyens qui fait croire aujourd’hui qu’aucun pouvoir n’est bon au Bénin. C’est préoccupant. Et tout en reconnaissant que les dirigeants anciens comme ceux qui sont actuellement aux affaires, sont aussi des hommes qui ont leurs faiblesses, leurs limites et peuvent commettre des fautes et des erreurs, on doit aussi être tolérant et apporter notre contribution au développement de la nation dès que les autorités sont prêtes à écouter le peuple et à corriger ce qui est reproché à leur pouvoir.
En réalité il n’y a pas que de mauvais pouvoirs au Bénin. Mais il y a une volonté de la part de certains de nuire ou de détruire tant qu’ils ne sont pas au pouvoir, toutes choses qui poussent certains observateurs ou analystes à évoquer la nécessité d’un changement de mentalité. C’est ce qu’il faut pour ce Bénin qui dispose, contrairement à ce que disent les passionnés du pouvoir et les opportunistes, les ressources ou les potentialités nécessaires au renforcement de sa démocratie et son développement.