Sensible, le sujet l’est à plus d’un titre. Et il en est ainsi à cause du contexte sociopolitique béninois et d’une certaine pratique en vogue depuis des décennies. Cependant, l’on est en droit de croire, vu la tendance actuelle et les choix opérés au lendemain du 06 avril 2016, que le nouveau chef de l’exécutif en a pris la pleine mesure. Pourtant, ce n’était pas gagné d’avance. Il y avait à craindre en effet, au regard de certains éléments contextuels, une prise à la légère des questions relatives à l’équilibre régional et à la cohésion nationale. Mais un an après, le constat est là, dissipant les inquiétudes et rassurant même les pessimistes les plus fous. La chose, à y voir de près, prend parfois des allures d’une quête systématique d’équilibre, associée bien évidemment à celle de la compétence. Du coup, bien de nominations ou même de confirmations à des postes stratégiques pourraient répondre à cette quête. La liste est longue, et parmi les personnes nommées, il y en a qui crèvent l’œil. On peut citer entre autres, les directions générales des douanes et droits indirects (Dgddi), du trésor et de la comptabilité publique, (Dgtcp), celle du contrôle des marchés publics (Dncmp) ou du matériel et de la logistique (Dgml). Il y a également, la Direction générale de la société nationale des eaux du Bénin, (Soneb), la Direction générale de Bénin Télécoms de même que la Direction générale de la Police nationale. A cela s’ajoutent le programme d’urgence de gestion de l’environnement en milieu urbain (Pugemu), le Conseil national des chargeurs du Bénin(Cncb), ou encore l’Office national du bois.
Patrice Talon aura donc fait le choix clair de traiter les Béninois au même pied d’égalité sans appréhension aucune de ce qu’ils soient originaires d’une région ou d’une autre. Et il l’a encore démontré à l’occasion des dernières nominations en date au niveau notamment du ministère de la défense. On a pu voir que la direction de cabinet, l’Etat-major général et l’Etat-major de l’armée de terre sont dirigés par des cadres de différentes régions. Ce qui du coup, dément les propos de ceux qui avaient prédit une guéguerre Nord-Sud.
En outre, il apparait clairement que ces nominations sont faites indistinctement de ce que les bénéficiaires aient été ou non proches du régime défunt. Certains responsables nommés par le gouvernement défunt ont d’ailleurs été maintenus à leurs postes à ce jour. Toutes choses qui, en s’inscrivant dans une sorte de pérennité, suffiraient à rendre compte de la lucidité qui caractérise les choix du gouvernement actuel. C’est sans nul doute un chantier parmi tant d’autres, sur lequel le chef de l’Etat aura su tirer son épingle du Jeu.
Naguib ALAGBE