L’ancien ministre chargé des relations avec les institutions et conseiller politique du Président Boni Yayi était hier dans les locaux du journal l’Evènement précis. Reçu par son directeur de publication Gérard Agognon comme invité de la rubrique ‘’Sous l’arbre à palabre’’, il a fait avec l’ensemble de la rédaction et quelques journalistes invités, le tour des questions d’actualité.
Dans un entretien à bâtons rompus conduit par le directeur de publication et le rédacteur en chef du quotidien l’Evènement précis, Alexandre Hountondji a sans langue de bois donné son appréciation de la gestion du chef de l’Etat en un an. « Quand on entend le chef de l’Etat, on voit qu’il a la volonté politique ». Cette déclaration dénote de l’optimisme de l’homme quant au redressement du Bénin. « Nous avons les meilleurs atouts, les opportunités, nous en disposons assez ». Ce constat s’accompagne de l’idée qu’il faut une gouvernance qui associe les populations et prenne en compte leurs aspirations profondes. C’est en cela que l’invité note quelques dysfonctionnements dans la manière de gouverner du chef de l’Etat. Selon lui, le pouvoir actuel pèche surtout par sa gestion des hommes. L’homme politique laissera entendre que la coalition qui a porté le chef de l’Etat au pouvoir est un atout dont il se sert très peu. « Nous avons décidé d’être des partenaires privilégiés du président de la République. En notre sein, des personnalités d’expérience existent… ». C’est donc pour n’avoir pas pris en compte l’avis de ces personnalités que Patrice Talon a essuyé le rejet de son projet de révision de la Constitution du 11 décembre 1990, révèle Alexandre Hountondji. Il va alors conseiller au chef de l’Etat d’écouter ses amis et de faire resserrer les rangs autour de lui. « Il y a malaise mais cela ne présage pas de l’échec du président… Maintenant, il faut mettre en œuvre le Pag », a-t-il soutenu.
Eviter les écueils et mettre en œuvre le Pag
Aucun homme ne peut tout faire tout seul, a indiqué l’ex-conseiller politique. Il a invité le président Talon à faire preuve d’humilité et de modestie en associant tous ceux qui peuvent apporter un plus à sa gouvernance. A l’en croire, le facteur temps compte, et Patrice Talon n’en a plus beaucoup ou tout au moins, il en a perdu assez. Sur le départ de Candide Azannaï du gouvernement et les désaccords entre le chef de l’Etat et son allié du second tour Sébastien Ajavon, l’homme politique est resté constant dans son analyse. Pour lui, le manque de dialogue en est la cause. « L’amitié se nourrit d’écoute et d’échanges, si vous ne m’écoutez pas, vous n’êtes plus mon ami », a-t-il affirmé. Aussi, n’approuve-t-il pas totalement la méthode musclée du pouvoir actuel dans la gestion de certains dossiers. « Il ne peut y avoir de dictature du développement. Le Béninois n’aime pas l’excès. Il faut de la sagesse », a conseillé Alexandre Hountondji. Du coq à l’âne, l’entretien s’est également étendu à la carrière professionnelle de l’homme et à son engagement politique. Fierté et passion ressortent de ses propos. Fierté d’avoir fait un parcours exceptionnel en tant que médecin, et passion pour la chose politique qui à l’en croire, est le point de convergence de toutes les actions. En guise de conclusion, l’invité de ‘’Sous l’arbre à palabre’’ a laissé à l’endroit de ses interlocuteurs : « je veux que mon pays avance dans les meilleures conditions possibles, qu’on gagne sur tous les tableaux ».
Rodrigue ADJAKIDJE (Stag)