Le processus de la liquidation de la Société Nationale pour la Promotion Agricole (Sonapra) a été confié depuis mi-janvier au cabinet Mazars du sieur Armand Fandohan dont le siège est en Côte d'Ivoire. Depuis le démarrage du processus de liquidation annoncée et mis en œuvre par le gouvernement Talon, les agents de la Sonapra sont de plus en plus inquiets, vue l'opacité qui entoure ce processus car les forces sociales de la maison ne sont associés ni en amont, ni en aval afin de savoir le sort réservé aux agents de cette société d'Etat vieille de plus de trente ans.
Dès la prise de fonction des membres du cabinet Mazars, des critiques faisaient état de ce qu'aucune orientation n’aurait été reçue du Gouvernement pour un bon aboutissement du projet, car la finalité est de mettre au chômage plus de 300 agents. Malgré les différentes dénonciations faites dans la prise de décision de façon unilatérale par ce cabinet, ce dernier aurait sollicité l'autorisation de la Direction Générale du Travail (DGT) pour procéder à un licenciement collectif du personnel de la Sonapra. Cette nouvelle a arraché le sommeil aux agents de cette société et ceux-ci plaident pour une inclusion des partenaires sociaux dans le processus de liquidation. Des discussions menées au niveau de la DGT, il a été retenu que la liquidation loin d'être pour motif économique est une liquidation du fait du Prince. Il s'en suit toutes les conséquences qui en découlent. Voilà pourquoi, les agents de la Sonapra invitent le Chef de l'Etat Patrice Talon à tenir à sa parole prononcée en face des centrales syndicales qui ont été reçues en audience au palais de la Marina : "les agents en service dans les sociétés et offices d'État en liquidation ne perdront pas leurs emplois, le volet social sera pris en compte" avait-il martelé. En tenant compte des propos du Président Talon, certains de ses collaborateurs qui parlent de licenciement sans redéploiement du personnel, sont en déphasage avec ses aspirations. Du coup, le Chef de l'État doit prendre ses responsabilités pour arrêter la saignée. Aussi cette rencontre entre gouvernement et centrales syndicales qui se poursuit constitue l'espoir des agents de la Sonapra, car de là des recommandations pourront venir créer le boom et la joie dans le cœur du personnel. D’ailleurs, ils ne cessent de rappeler leur disponibilité pour la réussite de la politique gouvernementale au lendemain de la prise de pouvoir par le Chef de l’Etat. Aussi, réclament-ils leur participation à l'atteinte des résultats du Programme d'Action du Gouvernement (PAG Bénin Révélé). De toutes les façons, il est important que le Gouvernement se rappelle son engagement de création de 500.000 emplois d’ici 2021. Loin de contribuer à l’atteinte de ce noble objectif, le renvoi des agents de la Sonapra sera de nature à mettre en mal le plan du Gouvernement Talon. Il est important de souligner que les Partenaires Techniques et Financiers sont attentifs aux règlements de la situation de ces travailleurs car de là dépendra leurs interventions sur plusieurs domaines de promotion des filières agricoles.
M.M