Une douzaine de corrections infligées aux décisions et lois prises par le gouvernement de la rupture. C’en est assez pour un gouvernement qui, dès les premières heures, dit avoir prôné la compétence mais qui malheureusement ne dispose pas d’un pool de conseillers juridiques. En effet, la suppression des postes de conseillers techniques et juridiques de la présidence était perçue comme une réforme salvatrice à l’effet d’assainir les finances publiques. Mais tenez-vous tranquilles ! Dans l’intervalle de douze mois, les conséquences ont laissé transparaitre les faiblesses du pouvoir à qui la fonction présidentielle ne communique pas des qualités intellectuelles sur des matières précises comme le droit, selon le magistrat Michel Adjaka. Un record historique jamais égalé dans l’intervalle d’un an et qui semble peindre en noir, la plupart des décisions prises par le gouvernement. Entre autres exemples, on peut citer, le rejet du décret portant interdiction des activités des fédérations, unions, associations estudiantines dans toutes les universités nationales du Bénin, la décision prise à l’encontre des anciens membres de l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (Arcep-Bénin). La Cour constitutionnelle a rendu les Décisions Dcc 17-087 et Dcc 17-088, le 20 avril 2017, dans lesquelles elle a déclaré inconstitutionnelles deux des récentes lois votées à l’Assemblée nationale. Ces lois que les responsables des confédérations syndicales avaient dénoncées, auraient été introduites au Parlement comme des propositions de loi mais écrites par le gouvernement et portées comme initiatives parlementaires par certains députés. Ce nouveau camouflet qui vient allonger le blacklist des décisions gouvernementales recalées est donc un nouveau recadrage du gouvernement par la haute juridiction du Bénin. Et cela ne semble guère préoccuper le président Patrice Talon et son gouvernement. Sinon comment peut-on comprendre l’absence d’un pool de conseillers juridiques à la présidence de la république malgré le rejet de ces nombreuses décisions et initiatives de lois prises par l’Exécutif ? Face à cet ènième camouflet qui n’honore ni l’institution ni son chef, il urge qu’un cabinet de conseillers juridiques soit mis en place à la présidence de la république pour encadrer les initiatives au risque de les voir recalés jusqu’en Juin 2018, fin de l’actuelle mandature de la Cour constitutionnelle.
Germin DJIMIDO