Il y a peu, l’homme d’affaires béninois, Martin Rodriguez, depuis les Etats-Unis, a, par médias interposés, promis être un opposant au régime Talon. C’était au plus fort de la campagne électorale 2016, au soir de la « Refondation ». Amer, et déçu par la méthode du Groupe Talon, l’ex-patron du coton refugié chez l’Oncle Sam a déterré la hache de guerre. Mais, au fil des jours, cette opposition ne s’est pas concrétisée. Du moins, elle tardait à prendre forme depuis l’avènement de Patrice Talon. Ce qui est sûr, pour avoir été l’un des industriels qualifiés du monde de l’or blanc au Bénin, l’attitude de Martin Rodriguez pouvait laisser pantois et perplexe. Mais, au sortir de sa rencontre mercredi 26 avril 2017 avec le chef de l’Etat, Martin Rodriguez n’a pas caché sa satisfaction. Il s’est dit surpris par la disponibilité du chef de l’Etat et ses collaborateurs. On se souvient que Martin Rodriguez n’a pas été un soutien de Patrice Talon, lors de l’élection présidentielle de 2016. Pour avoir été leader dans la commercialisation du coton, Patrice Talon et lui n’ont pas été toujours de vrais « amis ». Les rivalités ont été même exacerbées entre les deux hommes d’affaires. Mais, les tournures prises par l’actualité politique nationale, en ont décidé autrement. « Souffrez que je ne puisse pas vous donner de détails en ce moment par rapport à des dossiers spécifiques parce que vous comprendrez qu’on vient à peine de commencer les discussions. (…) Je n’ai pas été un soutien avant et après pour Patrice Talon. Donc, je peux vous dire que j’ai été agréablement surpris par ce que j’ai vu aujourd’hui, l’accueil qui m’a été réservé, la disponibilité, l’investissement personnel du président dans ce dossier », a-t-il déclaré. À défaut donc de Sébastien Ajavon avec qui le torchon brûle, le chef de l’Etat pourrait développer une nouvelle stratégie économique en s’appuyant sur son ancien rival. Celui-ci étant un acteur majeur dans la gestion de la filière coton dans la sous-région. En clair, Martin Rodriguez qui a pu être tenté par la dissidence, et par une opposition frontale avec le régime Talon, s’est, apparemment, ravisé. Il a peut-être voulu privilégier l’intérêt supérieur de la Nation.
W.N
Un rapprochement bénéfique pour le développement
La rencontre historique du chef de l’Etat, Patrice Talon et de l’opérateur économique béninois, Martin Rodriguez, permettra de booster inéluctablement le développement du Bénin.
«Je ferai de mon mandat une exigence morale en exerçant le pouvoir d’Etat avec dignité et simplicité. Je m’acquitterai de mes devoirs de président de la République avec humilité, abnégation et sacrifice pour le bien-être de tous. De la nation, je garderai toujours à l’esprit la conviction qu’elle est une et indivisible, étant persuadé que notre pays ne sera fort que s’il reste uni», avait déclaré en substance le président Patrice Talon, lors de son investiture mercredi 6 avril 2016. Un an après, on constate que sans coup férir, le chef de l’Etat, pose les jalons pour la réalisation des engagements qu’il a pris devant le peuple béninois. C’est dans cette dynamique que s’inscrit son tête à tête avec le richissime homme d’affaires, Martin Rodriguez. Une rencontre au cours de laquelle les deux braves ont sans doute fumé le calumet de la paix et parlé de la Nation béninoise. Investisseur avéré et reconnu dans le domaine agricole et patron d’hôtels, pour avoir fait ses preuves au Bénin et en Côte d’Ivoire, Martin Rodriguez, selon toute apparence, apportera son expertise au service de Patrice Talon. Mieux, il reprendra non seulement ses activités au Bénin, mais surtout favorisera des contacts entre le chef de l’Etat et des investisseurs étrangers. Ceci, pour permettre à Patrice Talon de réaliser ses ambitions pour un Bénin révélé. A dire vrai, si à l’issue de l’audience, Martin Rodriguez a fait la langue de bois sur les dossiers évoqués, il faut tout de même retenir que les deux adversaires politiques d’hier ont parcouru plusieurs projets d’investissements en cours d’élaboration pour le Bénin afin que Martin Rodriguez y apporte sa touche personnelle. S’il est vrai qu’il faut des hommes prospères pour qu’un pays puisse amorcer son développement, il est évident qu’à travers cette rencontre, les divergences entre eux dans le cadre des dernières joutes électorales semblent trouver progressivement des solutions, et l’audience d’hier est une avancée positive dans cette nouvelle dynamique en construction pour le bonheur du peuple béninois.
Odi I. Aïtchédji
(Coll)