6 avril 2016, 6 avril 2017 !!! 12 mois déjà que Oswald Homeky, l’un les plus jeunes ministres du gouvernement béninois, s’est vu confier le département des sports. Dès sa prise de fonction, il a décidé de donner les mêmes chances à toutes les Fédérations sportives. 12 mois après, a-t-il réussi à combler les attentes des sportifs par ses actions? En tout cas, des journalistes sportifs se sont prononcés sur la gestion du ministre du gouvernement béninois qui parle «à voix basse».
Abib Arounan Ishola, journaliste sportif à Océan Fm
«Les actes n’ont pas été toujours à la hauteur des espérances»
« Il est un fait que depuis le 7 avril 2016, un nouveau vent a soufflé sur le ministère des Sports. Le ministre s’est montré assez ambitieux, en défendant la thèse que le Bénin pouvait devenir une nation de sport et que celui-ci pouvait contribuer au développement du pays. Ce discours tenu par le ministre Homéky à sa prise de fonction et entretenu ses 12 derniers mois, a redonné espoir au monde sportif. Mais au fil du temps, les actes n’ont pas été toujours à la hauteur des espérances. Parfois, le ministre s’est montré attentiste, calculateur, et même a laissé l’inaction prendre le dessus. Sur la crise au sein de la Fbf, on a clairement compris que le ministre n’a pas voulu mettre les pieds dans le plat, préférant des compromis voire compromissions avec des acteurs devenus inconciliables. La preuve, le terrain d’entente trouvé et matérialisé par un protocole d’accord ressemble aujourd’hui à un tigre en papier. Pour l’avenir, il serait intéressant que par moment, le ministre Homeky fasse des arbitrages, tranche les situations et limite la recherche des solutions de synthèse, qui ne règlent pas les problèmes mais qui les repoussent un peu plus loin. Autre chose, le ministre des Sports doit jouer moins avec les dates qu’il prend. Il avait promis le payement de tous les arriérés de salaires aux volontaires avant la fin de l’année 2016. (…). Il avait aussi pris l’engagement que les fédérations recevraient leur subvention annuelle de la part du ministère des Sports au plus tard à la fin du premier trimestre de l’année. Le 31 mars est passé depuis quelques jours et la promesse n’a pas été tenue. Mais surtout, aucune explication publique n’a été donnée. Ces genres d’engagements non respectés pourraient assez facilement éroder la parole du ministre Homeky et entacher sa crédibilité. Pour me résumer, la première année de Homeky au ministère des Sports a surtout servi à dynamiser la maison… »
Ambroise Zinsou, journaliste Sportif à Fraternité
«Trop de paroles, pas d'acte…»
« Inconnu du monde sportif, le ministre Oswald Homeky portait tout de même l'espoir d'un sport béninois qui peine à quitter les sentiers battus. Avec l'avènement de la rupture, tout le peuple béninois attend un nouveau départ de son sport afin qu'il soit révélé au monde entier. En un an, c'est trop juste pour faire un bilan. Mais le constat est que nous sommes restés sur notre faim et nous ne voyons pas venir un signal fort pour un lendemain meilleur de ce sport qui est toujours à l'étape embryonnaire. Trop de paroles, pas d'acte. Peut-être que le ministre dispose de son agenda propre à lui et qui est ignoré des vrais acteurs. Le sport béninois a besoin aujourd'hui d'actes concrets et non de promesses. C'est ahurissant de constater que le ministre en voulant mettre en place le programme du sport dans le Pag a manqué de demander aux acteurs des politiques sectorielles sur le développement du sport. Aucun sport ne peut se développer sans une charte, sans un guide. Les réformes prônées par le ministre ne pourront pas prospérer sans un véritable guide et un programme cohérent. Il revient alors à Oswald Homeky de prendre de grandes décisions. Pour ce qui concerne les Fédérations, le ministre devra revoir à la hausse les subventions á la hauteur du nombre de licenciés. Les athlètes les plus méritants doivent être traités au même titre que les footballeurs selon l'arrêté qui a fixé les primes des footballeurs. Enfin, dans la résolution de la crise à la Fbf, il doit situer les uns et les autres par rapport à leurs attributions et ceci sans complaisance ».
Mémo Kouton, journaliste sportif Radio Capp Fm
«Le ministre avait mal communiqué à sa prise de service»
« Je pense pour ma part que nous ne pouvons pas applaudir le ministre après un an passé à la tête du département des sports quoiqu'il ait eu des ambitions pour le sport. En tant que journaliste, nous avons l'habitude d'être assez pointu sur les résultats. C'est pour cela que je dis qu’on n’a rien de tangible. Le ministre avait mal communiqué à sa prise de service en disant qu'aucune discipline ne sera laissée sur le carreau au détriment d'autres. Mais très tôt, il a compris que le football est la locomotive des autres disciplines sportives. La preuve, il s'est débattu et continue de se débattre pour finir avec la crise mais hélas! Sur ce, il lui a manqué du cran. Au lieu de prendre des décisions fortes en tant que autorité, il a trop respecté ces acteurs qui ne lui rendent pas le respect en retour. Conséquence, le ballon ne roule toujours pas. Le statu quo avec la crise qui risque de l'emporter comme ce fut le cas pour des prédécesseurs à lui. Les autres disciplines ont aussi des problèmes. Lesquels problèmes sont liés à l'organisation interne des Fédérations. Avec les critères d'octroi de subventions, on pourra voir clair dans ce milieu où des Fédérations restent l'apanage d'un groupe au détriment des athlètes. Cette promesse (remise des subventions dans le premier trimestre de l'année) faite, était aussi un peu trop selon moi; prétentieuse dans la mesure où, il avait oublié les impondérables. Où sommes-nous aujourd'hui? Aucune Fédération n'a rien reçu jusqu'à présent. A part les promesses, la présentation de l'ambitieux Pag et surtout l'organisation du Gala des champions, nous attendons mieux de Homeky et de ses collaborateurs. (…) Peut être qu'ils vont mieux faire pour la suite mais ce sera à une seule condition: audace, le pragmatisme, et surtout la mise en place des indicateurs de vérification des objectifs. C'est possible mais que les méthodes changent(…) ».
Richard Agbénomgba, Journaliste sportif à ‘’Le Nokoué’’
«C'est un an de bavardage…»
« Pour moi, c'est un an de bavardage sans rien de concret. Puisqu'après un an, je ne vois vraiment pas une touche particulière et visible de la rupture dans le domaine du sport. C'est vrai qu'à l'entendre (ministre Homeky Ndlr), il y a espoir mais....Au niveau des Fédérations, j'ai malheureusement compris que l'égalité des chances tant souhaitée n'est pas respectée. De toute façon, le bilan d'un jour à l'autre et chacun comprendra. Je lui demande de plutôt passer au travail pour être plus visible sur ce plan ».
Propos recueillis par : Abdul Fataï SANNI