Dans le cadre de sa politique sanitaire, le gouvernement du Bénin, a par décret N°2008-730 du 22 décembre 2008 institué la gratuité de la césarienne, ceci dans le but de réduire le taux de mortalité maternelle et néonatale dans notre pays. Dès lors, les remous font rage au sein de la population qui, censée être protégée par cette mesure, se retrouve victime d’un harcèlement inhumain. A la séance plénière de ce jeudi 27 avril 2017, le gouvernement est appelé à clarifier aux députés les raisons d’une probable suspension de la mesure de gratuité de la césarienne et la gestion faite des difficultés rencontrées par les patientes.
Aux dires du Ministre de la santé, cette initiative est en parfaite harmonie avec les objectifs du Millénaire pour le développement. En vue d’atteindre son objectif et coller à la réalité, le gouvernement a pris le décret 2009-096 du 30 mars 2009 qui crée l’Agence Nationale de Gestion de la Gratuité de la Césarienne. Ainsi, les activités ont démarré le 1er Avril 2009 avec les premières césariennes enregistrées dans les hôpitaux agrées à cette fin. Progressivement la gratuité de la césarienne a été élargie à d’autres formations sanitaires aussi bien du public, du privé confessionnel que du privé associatif et libéral. Au 31 décembre 2015, le nombre des hôpitaux offrant la gratuité de la césarienne est de 48. Ce nombre est porté à 52 avec l’agrément en avril 2016 de 04 nouvelles formations sanitaires. Le 1er Avril 2009 au 31 Décembre 2016, cette agence a enregistré 193.385 césariennes réalisées dans les hôpitaux agrées. Malheureusement d’années en années, le nombre de césariennes s’accroit et le gouvernement a toujours assuré la prise en charge des femmes bénéficiaires de la gratuité de la césarienne en payant à leur place le montant de 100.000cfa par césarienne selon le ministre. En ce qui concerne les ressources mises à la disposition de l’agence par le gouvernement d’avril 2009 à décembre 2016, elles ont atteint le montant de 18.710.000.000fcfa. Pour cette année 2017, il est prévu au budget général de l’Etat, 2.175.000.000fcfa comme subvention de fonctionnement de l’agence.
Difficultés rencontrées
Néanmoins des difficultés demeurent dans l’application de la mesure de la gratuité de la césarienne dont l’insuffisance de ressources financières pour la prise en charge des césariennes, le rançonnement des malades par certains acteurs indélicats, la transmission hors délai des dossiers par certains hôpitaux agrées, ce qui entraîne le retard dans le remboursement des frais de césarienne à ces hôpitaux et le retard dans l’encaissement des chèques trésors par les hôpitaux agrées.
Solutions envisagées par le gouvernement
Il faut signaler qu’en 2015 l’Angc a introduit en conseil des ministres une communication pour l’augmentation de la subvention. Après examen de la communication, un montant d’un milliard de FCfa a été accordé pour un dépassement de crédit. Malgré cet accord, l’Angc n’a pu obtenir ce montant car les services du ministère de l’économie et des finances ont signifié à l’agence qu’elle doit d’abord consommer les crédits budgétaires de 2016 avant d’espérer recevoir cette ressource additionnelle. Il est important de souligner que l’Angc a utilisé la moitié de la subvention de 2016 pour rembourser les dettes de 2015 vis-à-vis des hôpitaux agrées.7
Il est important de noter selon le ministre que la césarienne continue d’être réalisée gratuitement dans les hôpitaux agréés du Bénin. Cette mesure n’est pas suspendue. Les hôpitaux agrées continuent de réaliser gratuitement les césariennes et envoient leurs factures de remboursement à l’agence nationale de gestion de la gratuité de la césarienne.
Hormis quelques récriminations notées, les députés ont exprimé leur reconnaissance au gouvernement et ont exigé la continuité de cette mesure et une suivie rigoureuse de la part du ministre de la santé.
Charles HONVOH