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Assemblée nationale : Le contrat entre la Nocibé et l’Etat béninois fait polémique
Publié le samedi 29 avril 2017  |  La Nation




Les conventions qui lient l’Etat béninois à la Nouvelle cimenterie du Bénin (Nocibé) installée dans la commune d’Adja-Ouèrè ne sont pas claires. C’est du moins ce qu’on peut retenir des explications du ministre de l’Industrie et du Commerce face aux députés, ce jeudi 27 avril, pour répondre à la question orale avec débat posée au Gouvernement par Antoine Kolawolé Idji et d’autres sur les nuisances que causent les installations de cette usine cimentière aux populations de cette localité.

Pour Lazare Sèhouéto, les clauses de ces conventions signées en 2009 sont sues seulement entre le Gouvernement d’alors et la société. Les conventions accordent d’énormes facilités et des exonérations extraordinaires à la société éligible au régime E du code des investissements structurants. La loi instituant ce régime E a été rejetée par l’Assemblée nationale mais sera prise par ordonnance par l’ancien chef de l’Etat, Boni Yayi. Sur la base de cette ordonnance, des avantages exceptionnels sont accordés uniquement à Nocibé. Ce qui crée une certaine distorsion sur le marché cimentier béninois, a souligné le ministre Lazare Sèhouéto. Cette concurrence peut aussi influencer la qualité des ciments produits et servis aux populations. « La situation actuelle du secteur cimentier n’est pas bon pour les consommateurs. Il y a des ciments de différentes qualités», alerte le ministre chargé du Commerce et de l’Industrie lors de la conférence de presse qu’il a animée à l’issue de la plénière.

Toutefois, il renseigne que le Gouvernement ne veut pas se précipiter pour résilier le contrat. Il pense d’abord procéder à l’évaluation des conséquences de ces conventions, notamment sur l’économie nationale, le secteur cimentier et l’environnement. Le Gouvernement veut prioriser la voie de la négociation pour remettre les choses à l’endroit dans le contrat de partenariat entre Nocibé et l’Etat béninois. Si la négociation échouait, le ministre prévoit d’user d’autres stratégies pour permettre à l’Etat béninois de réduire un tant soit peu les manques à gagner.

Par rapport aux inquiétudes des populations qui redoutent des nuisances sur leur santé du fait de l’installation de cette usine dans leur localité, le ministre Lazare Sèhouéto assure qu’un cabinet assermenté en relation avec le ministère de l’Environnement suit de près les impacts environnementaux notamment les tirs des carrières, les vibrations et la pollution atmosphérique surtout du dioxyde de souffre. Les différentes valeurs obtenues jusqu’ici sont en deçà des normes internationales.

Aussi, le ministre a-t-il expliqué que dans la convention qui autorise Nocibé à exploiter le calcaire, l’argile et la latérite dans les communes de Pobé, Kétou et Adja-Ouèrè, aucune clause ne prévoit la mise en œuvre de mesures sociales au profit de la population. Toutefois, la société a décidé de son chef de construire dans la région quelques infrastructures socio-communautaires dont des salles de classe, d’entretenir des pistes rurales et de procéder à des ouvertures de voies.

Mais cette réponse du ministre a été diversement appréciée par les députés. Si pour certains parlementaires dont Antoine Kolawolé Idji et Orden Alladatin, le Gouvernement doit revoir le contrat entre l’Etat béninois et la société Nocibé pour plus de justice et d’équité dans le secteur cimentier, pour d’autres comme Barthélemy Kassa et Gilbert Bagana, la société mérite plutôt d’être encouragée. Et pour cause ! Grâce à l’arrivée de Nocibé sur le marché cimentier béninois, le prix du ciment a drastiquement baissé au grand soulagement des populations. Le prix de la tonne est aujourd’hui entre 65 000 à 80 000 FCFA. Mieux, le problème de pénurie de ciment se conjugue au passé au point où le Bénin est devenu un pays exportateur de ciment.
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