Le Centre Panafricain de Prospective Sociale-Institut Albert Tévoédjrè (CPPS-IAT) a organisé, ce lundi 1ermai 2017, à la grande mosquée Idi d’Agbokou à Porto-Novo, une célébration interreligieuse pour la paix au Bénin. Au terme des manifestations, il a été institué la «Journée nationale de solidarité interreligieuse pour la Paix » qui sera désormais célébrée le dernier samedi du mois de mai, chaque année.
Autorités politico administratives, Présidents d’institutions, Ministres du gouvernement, dignitaires et fidèles des congrégations chrétiennes, de la religion musulmane et des cultes endogènes ont répondu massivement présent à l’appel du Professeur Albert Tévoédjrè qui poursuit inlassablement son combat pour la paix par un autre chemin. La célébration interreligieuse de ce 1er mai 2017 a rassemblé Alphas, Imams, prêtres catholiques, pasteurs des églises évangéliques, prêtres Vodouisants, hauts dignitaires et évangélistes de l’église du christianisme céleste assis l’un à côté de l’autre. Une célébration œcuménique animée par diverses chorales de l’église protestante méthodiste et celle de la communauté musulmane, entrecoupée de messages de paix et d’appel à l’unité et de divers témoignages sur l’importance du dialogue interreligieux. Après l’exhortation du Prof Tévoédjrè sur les valeurs cardinales que partagent les religions, les participants ont suivi trois présentations. La première relative à l’implication de la Vierge Marie et du Prophète Jésus pour l’Islam et le Christianisme, a été animée par Dr Moutawakilou Boukari. La seconde communication présentée par l’Imam Ibrahim Ousmane a porté sur la nécessité de vivre ensemble et la culture de la paix par un autre chemin. L’Imam Atikou Falilou a pour sa part, éclairé l’assistance sur « La différence entre les pratiques religieuses qui n’exclut pas l’unicité de Dieu, le seul envoyeur de tous les prophètes ». Ensuite, des témoignages émouvants sur les œuvres sociales et le combat du président du CPP-IAT pour la paix à travers l’unification des intentions et la cohabitation pacifique entre les religieux, s’en sont suivis. Le responsable du centre Saint Camille d’Avrankou, l’Imam Souleymane Gbadamassi, le pasteur Nicodème Alagbada et le dignitaire Barthélémy Gbènan ont tour à tour, salué l’initiative et adhéré à la Journée nationale de « la paix par un autre chemin » qui vient d’être instituée. « (…) Il s’est personnellement investi pour la réunification des deux parties de l’église protestante méthodiste. Très cher Papa Albert Tévoédjrè, ce que vous avez semé germe et germera toujours », a témoigné le Pasteur Nicodème Alagbada. « La marche vers la paix commence toujours par le brassage des différentes personnes qui composent la société. Moi, je suis un dignitaire des cultes endogènes. J’ai mon fils aîné qui est aujourd’hui prêtre et ma seconde fille est une musulmane fervente », a laissé entendre Gbènan, haut dignitaire de Thron Kpéto Deka. Une série de Prières dite par chacune des délégations présentes a mis un terme à la célébration.
Réconciliation, partage et solidarité
Prenant la parole, le Prof Albert Tévoédjrè a salué la présence de toutes les autorités politiques et religieuses avant de préciser l’objectif de l’institution de cette nouvelle journée. Il s’agit en effet, de rendre efficace l’intention de prière en Afrique, comme l’a proposé le Pape François et lui témoigner la gratuite du peuple béninois pour sa récente mission apostolique de paix en terre africaine d’Egypte. Par la mobilisation de ce lundi matin malgré la forte pluie qui s’est abattue sur la ville capitale, Frère Melchior a obtenu l’adhésion des dignitaires et acteurs politiques pour décréter le 27 mai prochain, première édition de la Journée nationale de solidarité interreligieuse pour la paix. « Les Communautés religieuses du Bénin recommandent à leur fidèles et à toutes les personnes de bonne volonté de consacrer désormais la journée du dernier samedi du mois de Mai comme une Journée nationale de réconciliation, de partage et de solidarité. » Et cette première édition sera consacrée à l’inauguration du Centre de santé de Kpoguidi sous la responsabilité de l’église protestante méthodiste, de l’Espace d’eau potable pour Djidja sous la responsabilité de Caritas Bénin et de l’Espace des facilités d’hygiène et d’aménagement de l’environnement offert aux populations de Natitingou par la Communauté musulmane. Les populations sont également invitées à partager et à soulager les plus souffrants de leur entourage, ce 27 mai 2017. Pour Frère Melchior, chacune de ces réalisations est une contribution concrète et conjointe des religions associées pour « éradiquer la pauvreté ».
Ils ont dit
Prof Théodore Holo, Président de la Cour Constitutionnelle:« Nous devons nous battre pour créer les conditions d’un environnement de paix »
« Je crois que c’est une initiative qu’il faudrait encourager. Je suis heureux en tant que président de la Cour constitutionnelle, d’avoir assisté à cet événement de dialogue entre les religions. Il est vrai, notre pays est un Etat laïque. Dans la Constitution, le Président prête serment au nom de Dieu et des mânes de nos ancêtres. De la même manière, dans des pays de la sous-région, il y a des tensions qui viennent de l’antagonisme entre les religions. Une initiative qui vise le dialogue, est une source de paix, et nous ne pouvons que nous réjouir de la réussite de ce dialogue. Nous devons nous battre pour créer les conditions d’un environnement de paix. »
Alassani Tigri:« La paix est une affaire spirituelle… »
« C’est une excellente chose. Les hommes de tout temps, ont besoin de la paix, individuellement et collectivement. Dans le cas d’espèce, la paix est une denrée nécessaire pour le développement. Il ne peut pas avoir développement sans paix. Il est heureux que le Frère Melchior ait réuni les religieux parce qu’au premier chef, la paix est une affaire spirituelle. Donc, il est normal que ça soit les religieux qui soient au-devant pour indiquer la voie à suivre pour affermir cette foi, pour la développer au profit des peuples. Il est évident que les dirigeants ont leur contribution à apporter. La politique est souvent la voie royale de division. Si les politiques arrivent à intégrer les questions de la paix, de l’unité, je pense que cela aura des incidences profondes au niveau du peuple et le peuple aura, dans la sérénité, dans la paix, assumer le développement. Je crois que c’est un événement important, et il est heureux que le Seigneur ait inspiré le Bénin, comme le pays qui ouvre la voie. Vous avez entendu que la journée du 27 mai est désormais proposée pour être une journée de réconciliation, de retrouvailles de la paix par un autre chemin… »
Réalisation: Germin DJIMIDO