La Communauté Rwandaise au Bénin en collaboration avec l’Ambassade de la République du Rwanda au Bénin avec résidence à Abuja-Nigéria a célébré la 23ème commémoration du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994. C’était le Dimanche 30 Avril 2017 au Chant d’Oiseau-Institut des Artisans de Justice et de Paix à Cadjèhoun-Cotonou. Placée sous le thème intitulé : « Commémorons le Génocide contre les Tutsi, Combattons l’idéologie du Génocide-Fortifions notre progrès », cette commémoration vient aux yeux de l’Ambassadeur du Rwanda auprès de la République du Bénin avec résidence à Abuja, Ambassadeur Stanislas Kamanzi,comme un signe éloquent de solidarité et de communion avec le Gouvernement et tout le peuple rwandais, dans ce devoir de mémoire à l’endroit de tous ceux qui ont été indûment arrachés dans cette tragédie. « Ce thème incarne les aspirations de tout le peuple du Rwanda de bâtir une nation résiliente, inclusive et prospère ». Ce choix survient pour l’Ambassadeur comme une claire expression du devoir de préservation des acquis en matière de réconciliation nationale, de la mise en marche réussie d’une gouvernance s’inspirant des principes de l’Etat de Droit, et du louable progrès socioéconomique réalisé, qui, en somme, constituent l’arsenal fondamental pour vaincre à jamais l’idéologie génocidaire et ses promoteurs. A l’endroit de la communauté internationale, le thème se présente comme une interpellation renouvelée à tous, de faire montrer de fermeté et de clarté, en fustigeant l’éternelle menace de génocide. En outre, il s’apparente également comme un défi pour un engagement sincère au rejet de l’idéologie du génocide et de la stigmatisation de tous ceux qui, sans aucune entrave, s’adonnent à l’apologie du négationnisme et révisionnisme, dont la plupart sont ceux-là même qui ont commis le génocide, qui aujourd’hui jouissent d’une confortable hospitalité dans plusieurs pays de par le monde, au moment où ils devraient être soumis au sort de la justice. Cette commémoration qui a reçu le défi de sa troisième organisation au Bénin, vient selon le président de la Communauté rwandaise au Bénin, Bernardin Busogo, en signe de renaissance. A l’en croire, pour les rescapés du génocide et les rwandais en général, la foi chrétienne a été d’un grand réconfort. « Elle a donné à beaucoup une raison de vivre et d’espérer, surtout après l’implication à l’époque de la hiérarchie de l’Eglise »a-t-il indiqué. A ce titre, il a exhorté à une méditation sur le respect de l’autre, sur le respect de la vie, sur la vie en commun, sur la cohésion nationale et sur l’amitié entre les peuples. Car, poursuit-il, l’intolérance est la graine du génocide, l’intolérance engendre la tolérance pour les citoyens rwandais, c’est « NdiUmunyarwanda ». Par ailleurs cet événement qui a connu le soutien du corps diplomatique résident au Bénin, des autorités béninoises et les amis du Rwanda, a permis au représentant du ministère des affaires étrangères du Bénin, Rocker Falolou, de rassurer la communauté de la disponibilité du gouvernement béninois à accompagner le repositionnement du Rwanda sur la carte d’Afrique. Il faut noter que la fête a été marquée par une prière œcuménique pour le repos de l’âme des victimes du génocide, et un poème récité, « Ndihokukouriho ».
Emmanuel GBETO