Le président de la confédération africaine de handball (CAHB), le docteur Mansourou Arèmou, s’est exprimé sur les ambitions et les perspectives qu’il a pour le développement de la discipline sur le continent. Il n’a pas manqué de souligner les raisons qui sont à la base du regret qu’a connu le handball béninois. C’est au détour d’un entretien qu’il a eu avec la rédaction sportive de votre journal. Lisez plutôt !!!
Président de la confédération africaine de handball, vous avez été reconduit lors de dernier congrès de la Confédération Africaine de Handball pour un nouveau mandat de 4ans. Dites nous ce que cela signifie pour vous?
Oui !J’ai été réélu à la majorité des votants au poste de président de la CAHB. Pour moi, c’est une marque de confiance et je remercie tous les délégués au Congrès pour cette confiance qu’ils ont placée en moi. Je dirai simplement que je continuerai à faire de mon mieux pour être à la hauteur de cette confiance renouvelée en ma personne. Je dirai aussi que la CAHB, c’est une famille et nous avons la possibilité au sein de notre communauté, de répondre collectivement et de façon efficace et durable, grâce à la confiance et la fraternité que nous nous sommes toujours témoignées. Je ne manquerai pas de vous confier que j’ai pleine conscience que c’est un immense privilège mais également une responsabilité importante de me retrouver là, à la tête de notre institution panafricaine. Je suis comme vous le savez, un pur produit du handball africain.
À ce jour, quel bilan peut-on faire des activités de la CAHB?
Nous avons œuvré à accroitre la notoriété à la CAHB. Les actions menées portent sur la réorganisation de l’administration, le renforcement des capacités des cadres administratifs et techniques, la modernisation des outils de communication, l’harmonisation des textes juridiques: la mise en place de stratégies en vue d’améliorer l’image de la CAHB et d’accroitre ses ressources financières, le développement de partenariats et, la construction et l’équipement du nouveau siège de la CAHB.
En dehors de ces différents actes déjà posés, dites nous les autres projets que vous entendez mettre en exécution, votre bureau et vous pour donner plus de rayonnement à la CAHB?
Nous allons consolider les acquis et travailler sur de nouveaux projets. Et parlant de projets, laissez moi vous dire que nous en avons pas mal. Nous envisageons tirer plus vers le haut les championnats, améliorer les capacités d’intervention des cadres techniques notamment les arbitres. Nous voulons mettre en œuvre les programmes et projets conçus conformément aux repères communs retenus avec les présidents de commissions spécialisées qui viennent d’être nommés par le Comite Exécutif. Ce qui nous tient aussi à cœur, c’est comment faire pour valoriser le produit CAHB et accroître l’attractivité de ses compétitions. C’est-à-dire, nous nous mobilisons pour déterminer des moyens minima à mettre en œuvre pour améliorer à court et moyen termes, la qualité des retransmissions médias, tout en permettant l’exposition la plus large possible des compétitions.
Monsieur, vous avez été ancien président de la fédération béninoise de handball. Par le passé, le handball béninois était cité parmi les meilleurs. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Qu’est-ce qui a changé selon vous ?
Oui, vous aviez raison. Le handball a fait rêver plus d’un Béninois. Cela parce qu’on avait atteint un certain niveau dans la pratique. Aujourd’hui, nous sommes en dessous du niveau requis. Alors, le défi aujourd’hui consiste à élever le niveau. Atteindre au moins celui que nous avions dans les années 70-80. La baisse du niveau est due à plusieurs facteurs notamment le manque du minimum vital, aussi bien pour les joueurs que pour les encadreurs. Le comité exécutif fédéral doit alors s’atteler au travail. C’est-à-dire poser des actes concrets au plan technique et faire l’effort de restaurer l’engouement au sein de la famille.
La Confédération Africaine de Handball confiait l’organisation de ses compétitions au Bénin. Aujourd’hui, elle les oriente ailleurs. Est-ce que cela veut-il dire que le Bénin ne réunit plus les conditions ?
Vous savez, organiser des évènements internationaux, c’est aussi promouvoir le handball, améliorer les infrastructures et mobiliser la grande famille de dirigeants pour répondre aux aspirations de la jeunesse. Le Bénin aujourd’hui est moins bien équipé de grandes salles en bon état. Il nous faut persuader les hautes autorités pour qu’elles se décident à restaurer les grandes salles existantes afin que le basket, le handball, le volley-ball et autres puissent mieux se développer. La récession économique est là, cela va être dur, mais c’est un passage incontournable pour développer une vraie stratégie de reconquête dans le paysage sportif africain. Il est clair que les candidatures qui s’appuient sur des grandes salles sont plus favorisées dans l’attribution des championnats d’Afrique de handball. Cependant, même la plus grande salle ne pourra accueillir une compétition majeure de handball international si elle ne peut pas compter sur place sur une infrastructure hôtelière et un aéroport international.
Voulez vous dire que le Bénin doit, à défaut de se doter de nouvelles infrastructures, revoir l’état de celles qui existaient déjà ?
C’est bien cela.
Que diriez-vous pour conclure cet entretien?
Je m’investirai avec toute la force qui m’anime, et avec vous tous, si vous le voulez bien, pour écrire une nouvelle page du handball africain ; et je souhaite qu’elle soit belle.
Entretien réalisé par Anselme HOUENOUKPO