Dans notre livraison du mardi dernier, nous faisions cas d’un rapport d’étape d’audit de gestion de la ville de Cotonou sur la période de juin 2015 à juin 2016, soit l’an 1 de la gestion du maire Léhady Soglo. Cet article intitulé « audit de la gestion de la ville de Cotonou : pourquoi Talon protège Léhady Soglo ? » a suscité l’ire de mohicans de la galaxie Soglo au point de mettre à mal la quiétude de votre journal et son personnel…
11h 10 et ce pendant au moins trois minutes, le directeur de publication de Nord Sud Quotidien a reçu l’appel de l’ancien président de la République et ancien maire de ville de Cotonou Nicéphore Soglo. En séance à la Maison des médias à la faveur de la célébration de la journée internationale de la liberté de presse organisée par le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (CNPA), nous avons dû solliciter d’autres confrères pour écouter ses propos au regard de leurs virulences. « Je vais vous dynamiter. La mairie de Cotonou que j’ai pris 12 ans à installer, vous voulez la détruire ? Je suis le seul à connaître les dossiers de tous les politiciens, de Kérékou à Talon. Je peux les sortir s’ils m’embêtent. Monsieur Raoul Hounsounou, est ce que j’ai besoin de mettre les points sur les ii pour que vous me comprenez ? J’espère que je me suis fait clair… » Morceaux choisis de ces échanges qui viennent après l’appel du secrétaire général de la mairie de Cotonou la veille à propos du même article. Nous avons pu enregistrer l’appel.
Contraste, ces menaces et autres pressions interviennent à un moment où le monde entier célèbre journée internationale de la liberté de la presse hier 03 mai. Ainsi, elles témoignent des conditions difficiles de travail des journalistes béninois. Toute choses que les pouvoirs publics et les organismes internationaux oeuvrant dans le sens de l’amélioration de la liberté de la presse devrait prendre en considération. Reporters sans frontières (RSF) et autres sont appelés à s’intéresser à ce dossier afin que NORD SUD QUOTIDIEN et son personnel puissent continuer par exister et informer conformément à leur vocation.
Raoul HOUNSOUNOU