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Art et Culture

Le ministre de la culture sur le plateau du Bénin révélé : Ange N’koué fait un saut dans le vide
Publié le jeudi 4 mai 2017  |  Matin libre
Ange
© Autre presse par DR
Ange N’Koué




Un discours cousu de diversion et de caricatures déconcertantes)
Après le ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, et autres autorités ministérielles sur le grand plateau d’exposition du Programme d’action du gouvernement (Pag), c’est au tour de Ange N’ Koué, ministre du Tourisme et de la culture, de passer au crible de questions des journalistes sur le thème : Impact des réformes dans les secteurs du tourisme et de la culture. Mardi 02 mai 2017, devant Serge Ayaka, Christian Adandédjan et un confrère de la télévision Carrefour, le numéro 1 de la culture béninoise a présenté les ambitions du gouvernement de Talon dans le secteur de la culture.

Réforme pour réforme ça empeste et ça tue. Le gouvernement du Président Patrice Talon a fixé de nobles visions pour l’épanouissement de la culture béninoise. Et l’étalage qu’en a fait le ministre Ange N’koué sur le plateau d’exposition du Pag en dit long. Seulement qu’une impression se dégage tout net, le jeu du meilleur technicien des réformes culturelles qui prend le pas sur la réalité dont on doit tenir compte pour la bonne marche du système. En fait, l’un des véritables problèmes qui a agité le monde culturel dans un passé récent, c’est la gestion du Fonds des arts et de la culture (alors Fonds d’aide à la culture). En marge de la tempête, une grosse polémique autour des Idm. Dans cette affaire, la consommation du crédit des Idm a été brandie par nombre de manifestants et plein d’allégations ont été dévoilées à propos. «Quand je suis arrivé à ce poste, la première des choses que j’ai remarquée, ce sont les Idm(Instruction directe du ministre), une cagnotte de quatre cent cinquante millions (450.000.000 F) qui est exclusivement réservée au ministre.J’ai aussitôt mis une croix sur les Idm et j’ai dit je n’en veux pas. Donc, j’ai bousculé mes propres intérêts», s’en lave le ministre pour afficher sa posture de sainteté. Alors que des indiscrétions ont mentionné dans la foulée que, «la consommation de ce crédit est allé même au-delà du pourcentage prévu». À ce niveau, une séance publique de vérité s’impose. Mais là n’est pas le véritable problème.Le ministre est allé loin et a fait savoir qu’il a aussi supprimé la cagnotte réservée au directeur du Fonds des arts et de la culture qui s’élève à 117 millions. Maldonne. Là, un spectre doit naturellement planer. Puisqu’on ne peut pas imposer sa volonté à tout le monde. Encore que le D/fac n’est pas nommé par le ministre. Il est nommé par le chef de l’Etat. Même si cette direction est sous la tutelle du Ministère du tourisme et de la culture, cela ne donne forcément pas la liberté au ministre de décider de tout à volonté. «Ce n’est pas parce qu’il y a eu un problème dans une maison qu’il faut supprimer la maison», martèle le musicien béninois Souleymane Salawal dans ses observations. Et à Samson Adjaho de diagnostiquer que l’an 1 de Ange N’koué à la tête du Ministère de la culture est une énorme perte. Mais ses sons de cloche semblent être de l’eau versée sur le dos du canard. Puisque jusqu’ici, «Le Fac a changé de dénomination mais tel que se présente l’Aof, il n’a pas changé d’attribution. Il s’agit de restructurer juste le Fac puisque les reproches qui ont été faits à propos de sa gestion nous en avons tous conscience», souligne l’ancien directeur du Fitheb, Pascal Wanou. Mais, ce dont Ange N’koué semble ne pas avoir conscience dans son propos, c’est le besoin d’écoute qui l’interpelle à tout moment.

La fatalité s’annonce…

Sinon, comment comprendre qu’il choisit délibérément d’écouter certains et d’écarter d’autres sous prétexte que ‘’les laissés pour compte sont des gens qui sentent leur intérêt menacé et donc, ils ne voudront pas forcément des changements qui s’opèrent’’. Cette conclusion hâtée risque d’envenimer la vision du chef de l’Etat de faire de la culture le fer de lance du développement du Bénin.Pour ce qui concerne la gestion des patrimoines touristiques tels que le parc de Pendjari, c’est l’expertise étrangère qui sera sollicitée. Ce n’est pas un mal en soi. Mais, que fait le ministre de sa vision qui dit qu’il faut commencer par croire en nous-mêmes et en nos capacités et de cesser de s’auto détruire?Donc, personne n’est formé au Bénin qu’on peut expérimenter pour s’occuper de ses parcs, pour réaménager le site de Ganvié, et il faut saigner le contribuable pour satisfaire des avidités snobes.

L’autre pente glissante

Ce qui saute à l’œil est la nouvelle méthode de subvention des activités culturelles. «Les artistes doivent désormais prendre le pli d’entrepreneur. Et donc faire financer le guichet du Fonds des arts et de la culturene serait plus trop indiqué mais plutôt les banques». Alors que nous sommes dans un contexte économique où il est très difficile pour le citoyende se payer un billet pour prendre le chemin des salles de spectacles. Le quotidien étant bourré de dur labeur et le train de vie en dessous de la moyenne. Et, il y a aussi que ce n’est pas toutes les formes de spectacle qui demandent de financement qui s’achètent. Même l’agenda culturel sorti au beau milieu de l’année provoque la curiosité. Il y a des contours qui sont ignorés. En tout cas, les réformes, telles que présentées, méritent de vrais débats pour que lumière soit faite afin que la culture béninoise ne soit pas hypothéquée voire aliénée.

Teddy GANDIGBE
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