Les agents de la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) licenciés dans le cadre de la suppression de certaines sociétés d’Etat ne veulent pas se laisser faire. Empêchés de rentrer au siège de la société à Cotonou par des agents de sécurité ce lundi 8 mai, ils dénoncent la méthode du liquidateur et exige du Gouvernement non seulement un licenciement transparent, mais aussi le paiement des droits.
Portail hermétiquement fermé. Des agents de sécurité instruits pour interdire l’entrée à la Société nationale pour la promotion agricole (Sonapra) à tout venant. Les agents de ladite société, organisés en de petits groupes, n’ont pas eu la tâche facile dans la matinée de ce lundi 8 mai. Jusqu’à 8 h 02, l’entrée était formellement interdite à tous les agents. Il a fallu l’arrivée sur les lieux du secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la Sonapra (Syntra-Sonapra), Clément Kodokpo, chef service administration et personnel, pour que le portail soit ouvert. Mais les agents qui étaient présents sur les lieux ont refusé de faire leur entrée. Ils accusent le secrétaire général du Syntra-Sonapra d’être de connivence avec le liquidateur pour licencier ses collègues.
En effet, le cabinet Mazars de Armand Fandohan, liquidateur de la société, aurait reçu des instructions pour bloquer l’entrée de la Direction générale de la Sonapra à Cotonou, les directions régionales d’exploitation de Bohicon et de Parakou afin de procéder au licenciement des agents concernés conformément à la décision du Gouvernement. C’est ainsi que des forces de l’ordre et de sécurité ont été déployées dans ces lieux depuis le vendredi 5 mai dernier.
Pour le secrétaire général de l’Union libre des travailleurs de la Sonapra (Ultra-Sonapra), Kamar Ouassangari, c’est parce que le Gouvernement veut procéder à un licenciement en catimini des agents sans les informer et même pour ne pas leur payer les droits. « Ils nous doivent des arriérés qui ne sont pas encore payés. Nous voulons connaître le mode de calcul qu’ils veulent utiliser et l’objet du licenciement, ils ne veulent pas nous dire », regrette le secrétaire général de l’Ultra-Sonapra. Il déplore que ce soit un agent de la Sonapra qui devient l’expert du cabinet pour calculer les droits de ses collègues.
Ils sont au total 319 agents concernés par ce licenciement dont 281 conventionnés et le reste, des agents avec des contrats à durée déterminée.
Après leur refus d’entrer à la Direction générale hier, les membres du bureau directeur de l’Ultra-Sonapra ont été reçus par le président du Conseil économique et social. Ils devraient également tenir des séances de travail avec des confédérations syndicales pour savoir la conduite à tenir|
Rappel
Lors du Conseil des ministres du 30 novembre 2016, le Gouvernement avait décidé de la création de sept pôles de développement agricole, de sept agences territoriales de développement agricole et de douze directions départementales du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep). La direction départementale représente la structure déconcentrée du Maep. L’Agence territoriale de développement constitue l’organe de gestion du pôle de développement et sa mission est d’initier des actions propres à promouvoir les filières spécifiques au pôle.
En ce qui concerne les agents de la société, il aurait été prévu leur redéploiement dans les agences qui seront créées, rappelle Kamar Ouassangari. Ce dernier regrette le fait qu’aujourd’hui, personne ne parle de ce redéploiement et c’est le licenciement qui intervient.
Le secrétaire général de l’Ultra-Sonapra et ses camarades déplorent que des pères de famille soient jetés dans la rue sans droits. Alors qu’il s’agit, selon eux, des Béninois qui sont prêts à aider le chef de l’Etat pour la relance du secteur agricole.
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Bruno SEWADE