Nous y sommes enfin. Comme attendu, la représentation nationale subit de plein fouet les conséquences politiques du rejet du projet de révision de la Constitution. La dissolution actée du groupe parlementaire Unité paix et démocratie (Unipaid), présidé par le député Mathurin Coffi Nago, pourrait s’inscrire dans la droite ligne des positionnements politiques induits par un tel rejet. Ainsi, René Bagoudou, Issa Salifou et Amadou Issiffou, tous trois ayant voté contre la prise en compte du projet, n’ont eu d’autres choix que de prendre leur distance, ouvrant ainsi le bal d’une redistribution des cartes devenue nécessaire à l’issue du vote pour la prise en compte du projet de révision de la Constitution.
Faut-il le rappeler, deux blocs se sont constitués au lendemain du vote, avec d’un côté les 60 députés ayant voté pour la prise en compte du projet et de l’autre, les 23 l’ayant rejeté. Les trois députés démissionnaires appartiennent donc au bloc des 23 pour avoir voté pour le rejet du projet. Ce qui pourrait bien expliquer leur démission du groupe parlementaire. On peut dès lors s’attendre logiquement à ce qu’ils puissent avec d’autres de ce qu’il convient désormais de considérer comme étant le bloc de l’opposition, se mettre ensemble pour envisager un certain nombre de perspectives.
De même, il va falloir s’attendre à ce que d’autres groupes qui hébergent encore des députés membres de l’opposition parlementaire puissent s’en défaire de manière à procéder à une complète recomposition politique qui rende plus lisible la composition des groupes parlementaires en tenant compte des deux grandes tendances en présence désormais au parlement. Il est clair dès lors, que l’Assemblée Nationale connaitra d’ici à là un certain nombre de changements .
Naguib ALAGBE