Une cinquantaine d’Experts, les ministres en charge de l’Energie du Nigeria, du Ghana et du Togo et le Commissaire des Mines et de l’Energie de la Cedeao seront demain à Cotonou pour la réunion du Comité des ministres du Projet Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest.
Dona Jean-Claude Houssou, Ministre de l’Energie, de l’eau et des Mines (Meem) va présider demain vendredi 12 mai 2017 la réunion du Comité des ministres du Projet Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest. Trois ministres en charge de l’Energie et des mines en Afrique de l’Ouest effectueront le déplacement de Cotonou pour prendre part à ce grand rendez-vous qui vise à rendre plus dynamique une union qui bat de l’aile. Il s’agit des ministres du Nigeria, du Ghana et du Togo. A eux, il faut ajouter le Commissaire chargé de l’Energie et des mines de la Cedeao. Au total, une cinquantaine d’Experts sont attendus à Cotonou pour le compte de cette réunion dont la dernière remonte à décembre 2013. En effet, la rencontre de Cotonou a été initiée par le Ministre béninois en charge de l’Energie et des mines pour chercher les voies et moyens afin de sauter les goulots d’étranglement qui entravent le bon fonctionnement de l’union. Le Projet Gazoduc pour lequel le Nigeria est le détenteur exclusif de la ressource sera conduit par une entreprise commune conçue sur la base d’un partenariat public-privé et qui doit permettre l’utilisation du gaz communautaire du Nigeria pour la production de l’électricité et pour le chauffage industriel en quantité, en qualité et à un coût abordable. D’une longueur de 678 km, il est relié au gazoduc Escravos-Lagos du Nigeria. La société du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (Sgao) encore appelée West African Gas Pipeline Company (Wapco) en est le propriétaire et l’exploitant. Cotonou, Lomé et Téma constituent les latéraux de livraison de gaz (points de desserte). Takoradi étant la destination finale. Elle est accompagnée par des sociétés multinationales et nationales issues des pays partenaires.
Parer aux difficultés pour de bonnes perspectives
Les actionnaires tels que Chevron-Texaco, Shell, Nnpc (Nigéria) Volta River Authority (Vra) du Ghana détiennent à eux seuls 96% des participations. Par contre, BenGAZ SA du Bénin et Sotogaz du Togo ont chacun 02%. La Communauté Electrique du Bénin (CEB) qui concerne le Bénin et le Togo est un client sur ce marché de l’énergie. Il faut dire que ce projet offre aux pays partenaires « une source d’énergie sûre, fiable et propre, une base pour la croissance économique, un moyen pour stimuler davantage d’investissements économiques, un exemple de contribution pour la réduction des gaz à effet de serre… ». Mais, de sérieuses difficultés entravent son plein épanouissement. Notamment la faible satisfaction des demandes en gaz en raison des actes de vandalisme sur les pipelines dans le Delta du Niger au Nigéria, les difficultés financières de Wapco et de l’Autorité du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest dues aux arriérés de factures cumulées par la Vra etc. Ils s’élèveraient en septembre 2016 à la somme de 162 millions de dollars US, dont 98 millions à Wapco. C’est préoccupant, et il faut faire quelque chose. Par conséquent, la réunion de Cotonou constitue un rendez-vous important dont les conclusions devraient insuffler un nouveau dynamisme au projet qui reste un véritable espoir pour les populations de pays concernés.
Ambroise ZINSOU