Le Chef d’arrondissement d’Attogon (Commune d’Allada) a dégonflé le vendredi dernier sur Capp Fm une polémique entretenue depuis quelques semaines sur sa gestion. Lionel Kpenou Chobli a par ailleurs passé au crible le Programme d’action du gouvernement (Pag).
Il y a environ deux mois, le CA d’Attogon a fait l’objet d’une cabale. Des politicards désœuvrés ont vainement cherché à nuire à l’honorabilité de Lionel Kpènou Chobli en faisant publier via les réseaux sociaux des mensonges à propos de la gestion de l’eau à Attogon.« La première chose, c’est qu’à Attogon, je ne gère pas l’eau. C’est dans l’affermage. La deuxième chose, c’est que chaque fois que la gestion de l’eau a des problèmes, nous sommes intervenus… il y a un article sur whatsapp profondément mensonger dans lequel on disait qu’il n’y avait pas l’eau depuis dix mois. On a même mis ma photo… Pour une coupure de deux ou quatre jours, on a dix 10 mois», a précisé le CA d’Attogon. Il ajoutera : « Les arrondissements n’ont pas d’autonomie, n’ont pas de budget et nous travaillons». Le Conseiller communal a appelé à ignorer le réseau de « d’escroquerie». « J’invite tout le monde à se rendre à Allada et à discuter avec la population. En 18 mois, on a construit un ouvrage hydraulique, un module de classe sur fonds propres avec l’aide des partenaires. On a lancé la réhabilitationd’un centre de santé. Il y ades initiatives pour les jeunes. Tout n’est pas parfait… Mais il y a de progrès », a-t-il précisé.
Les bouleversements au Parlement
Ce vendredi, Lionel Kpènou Chobli a également analysé les grands changements en cours au Parlement notamment la constitution du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp). Selon lui, ce bouleversement n’a rien de nouveau. « C’est la nature même de ce qu’est devenu de notre système politique. Celaa un lien avec le rejet du projet de réformes institutionnelles du gouvernement », a-t-il déclaré. Il montrera que ces changements révèlent le déclin des formations politiques au Bénin. Le mode d’élection des députés à l’Assemblée nationale, a-t-il soutenu, c’est un mode de reproduction des mêmes types de profils et donc du même type de comportement politique. Seulement, à l’en croire, ces nouveaux changements ne devraient pas être la priorité dans l’arène politique. « Le Bénin est un pays sous-développé qui doit répondre à ce qu’il y a de plus essentiel pour les populations à savoir l’eau, la santé, l’électricité, les infrastructures de base. Ce qui fait la dignité de nos populations», a-t-il fait savoir. Car, pour lui, le Bénin n’a pas encore des acteurs politiques ni une architecture politique qui permettent de répondre aux vraies préoccupations des populations. Il pense que ces nouveaux ralliements doivent pouvoir aider le gouvernement à réaliser certaines réformes telles que le changement du système partisan et l’actualisation des lois sur la décentralisation.
Insatisfait mais…
Evoquant le Programme d’actions du gouvernement (Pag), Lionel Kpènou Chobli a exprimé ses insatisfactions. « Insatisfait, ne veut pas dire que nous sommes contre le gouvernement. Nous voulons que le président fasse mieux et réussisse », a-t-il déclaré. Pour lui, la communication faite autour du Pag avait agréablement surpris et montréles ambitions du Chef de l’Etat. Seulement, a-t-il déploré, la stratégie de communication adoptée n’a pas perduré et cela a créé un vide. Il soulignera également que le Pag est trop ambitieux pour être exécuté en 5 ans. Le Conseiller communal d’Allada qui se réclame acteur de développement, a aussi regretté l’inexistence d’un organe comme le Conseil présidentiel d’investissement créé sous l’ancien régime. Un tel organe, a-t-il précisé, aurait permis de coordonner les actions du gouvernement et d’éviter les failles.Mieux, Lionel Kpènou Chobli trouve que le Chef de l’Etataurait pu identifier les grands projets du Pag et les faire adopter au Parlement par des lois afin de les pérenniser. Le projet d’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) contenu dans le Pag reste pour l’invité de Capp Fm, un outil fondamental de protection sociale des Béninois. « Le gouvernement a cent pour cent mon soutien », a-t-il déclaré. Pour lui, le gouvernement doit davantage expliquer ce projet et travailler à définir les mécanismes à mettre en place pour qu’il y ait la justice sociale. « Il faut que les mécanismes de contrôles soient bien rodés et connus et outillés pour que le système ne connaisse des dérives », a-t-il expliqué.Lionel Kpènou Chobli conseille également au gouvernement de discuter avec le secteur privé national. « On ne peut pas s’empêcher d’ouvrir un dialogue entre le gouvernement, le Conseil national du Patronat et le Cipb (Le Conseil des investisseurs privés au Bénin, Ndlr) sur le Pag. Ce serait une corde supplémentaire pour la réussite du Pag », a-t-il fait savoir. A l’entendre, Sébastien Ajavon qui constitue un créateur de richesses doit être impliqué dans la réussite de ce vaste programme. « Il (Sébastien Ajavon, Ndlr) a intérêt à travailler avec le gouvernement », a-t-il d’ailleurs martelé. Et de s’interroger enfin sur les relations bénino-nigérianes : « Que faisons-nous en direction du Nigeria ? Je voudrais que le président de la République soit tous les deux mois au Nigeria, discute avec les hommes d’affaires nigérians. Je voudrais que nos ministres soient réguliers au Nigeria ». Selon lui, il faut qu’on travaille sur la vocation que nous avons à être une arrière base pour le Nigeria et que nous nous concentrions sur les secteurs qui nous permettent de profiter des 150 millions de potentiels consommateurs nigérians.
A.S