« L’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch), un filet social novateur ? ». C’est sur ce thème qu’a porté l’intervention télévisée de la Ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Affaires Sociales (Mtfpas), Adidjatou Mathys. Dans l’émission «Bénin Révélé» de ce mardi 16 mai 2017 sur la chaîne de télévision nationale Ortb en synchronisation avec les télévisions Tv Carrefour, Canal 3 TV et Golfe TV, l’invitée a abordé les questions d’actualité relatives à son secteur. Il s’agit notamment du projet phare du gouvernement pour la protection sociale, l’Arch sous les angles: quels sont les objectifs de l’Arch et qui en sont les bénéficiaires ? Quelle différence entre l’Arch et le Ramu? Comment se mettra en place l’assurance maladie ou l’assurance retraite? Elle n’a pas occulté la polémique autour du concours de recrutement à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss), le bilan des 12 mois de gestion du Ministère du Travail, notamment, celui relatif au projet d’autonomisation économique des femmes et de promotion du genre; le projet de protection des couches vulnérables; la place que le gouvernement du Président Talon accorde au dialogue social.
Concours Cnss et ceux en attente
Le tout premier sujet abordé a été celui des concours. A la question de savoir la position du gouvernement sur la polémique au sujet du dernier concours à la Cnss que certains qualifient de frauduleux, elle répond que « le gouvernement avisera ». Parlant des concours à venir, Adidjatou Mathys confie que les concours annulés sous le régime précédent seront repris. C’est à ce titre qu’elle a annoncé la mise en place d’un manuel de procédure pour mieux organiser les concours ensuite d’un cadre collaboratif des directeurs des examens et concours des trois ordres de l’enseignement et du Directeur de l’office du baccalauréat (Dob), enfin, d’une plateforme informative bien équipée. Elle a donc rassuré de la transparence des concours sous le régime, car, précise-t-elle, « tout est informatisé…plus de tripatouillages au regard de la qualité des acteurs impliqués dans les concours notamment l’expertise de l’office du baccalauréat pour ceux de recrutement des enseignants ». « On ne peut pas annuler un concours et organiser de frauduleux. Avec le Nouveau Départ, nous devons nous éloigner de la fraude », conclut-elle.
Arch, 313 milliards de fcfa pour une innovation sociale
« L’Arch est destinée aux populations les plus démunies… En dehors de cette catégorie, il a les fonctionnaires, les retraités, les employés du privé qui peuvent en bénéficier. Elle est prescrite pour tous les Béninois et étrangers. C’est une obligation si on la désire ou pas », a indiqué la ministre de la fonction publique, Adidjatou Mathys. D’un montant total de 313 milliards de fcfa, ce projet qui intéresse depuis quelques mois certains pays de la sous-région, sera financé par le gouvernement à hauteur de 10% du budget et le reste par les Partenaires techniques et financiers (PTF). Dans sa mise en œuvre, l’Arch est également destinée pour former les artisans afin de leur permettre d’améliorer la qualité de leurs prestations. « Les artisans identifiés, et dans le besoin, seront accompagnés par l’Etat », informe l’invitée. En outre, poursuit-elle, le projet se fait le devoir de faire des prêts aux femmes et pauvres, qui une fois en bonne santé, pourront travailler pour le bonheur de leurs familles. Il sera également question d’accompagner les retraités pour leur assurer une retraite paisible.
L’Arch : le Ramu amélioré avec impacts
« L’Arch remplace le Régime d’assurance maladie universelle (Ramu) en partie mais sera plus efficace pour le bonheur des populations. Le chef de l’Etat a été très exigeant pour un modèle avantageux », a indiqué la ministre des affaires sociales. Elle affirme qu’une fois la loi sur l’Arch votée, elle sera obligatoire à tous. C’est pourquoi, elle demande une adhésion volontaire et massive. Au sujet des cotisations des adhérents au Ramu, elle rassure de ce que les cotisations seront versées au nouveau gestionnaire de l’Arch. Elle saisit l’occasion pour dire le devenir du Fonds national de microfinance (Fnm) et du Fonds national pour la promotion de l’emploi et entreprenariat des jeunes (FNPEEJ). Sur cette question, la ministre Mathys fait savoir qu’ils seront les partenaires de l’Agence nationale de protection sociale (Anps), ou disparaitront. Elle a fait noter que le projet Arch va commencer par une phase pilote après une tournée d’explications. Dès lors, elle a rassuré de l’implication des Partenaires sociaux. Car, pour elle, ils sont indispensables à la réussite du projet. « Il y a un programme de descente sur le terrain pour mieux leur expliquer le projet, de même qu’à la population. On veut une large adhésion à ce projet. Il y aura une large campagne de sensibilisation et de recueil des inquiétudes », confie-t-elle. A ce jour, le taux de mobilisation de ressources tourne autour du tiers du montant à mobiliser. Par ailleurs, l’autorité s’est fait le devoir de présenter aux téléspectateurs les impacts de cette mesure sur la survie des populations. A l’en croire, elle permettra, l’augmentation du taux de fréquentation des centres sanitaires, la disponibilité des équipements sanitaires, la baisse du taux de mortalité, l’amélioration de la croissance économique et de la qualité de santé …..
Bilan au Mtfpas et dialogue social
A 80%, la ministre de la fonction publique peut se réjouir de l’accalmie qui se note dans son secteur depuis qu’elle a pris les rênes de ce département ministériel. Tout en reconnaissant la légitimité de certains mouvements de grève observés, mais très tôt maitrisés, Adidjatou Mathys se félicite des efforts du gouvernement pour la modernisation de l’administration publique avec l’élaboration du Fichier unifié du Personnel de l’Etat. Une mesure qui selon, elle permettra de maîtriser l’effectif du personnel de la fonction publique : les civils, militaires et les paramilitaires. « Ce fichier qui sera réalisé en 2018 va permettre l’automatisation des actes », précise-t-elle. Dans le cadre de cette modernisation, il est attendu la numérisation des archives. Cela aura l’avantage de mettre à la disposition des fonctionnaires, leur livret de pension dès leur départ à la retraite. L’invitée de l’émission ‘’Bénin Révélé’’ informe de ce que le ministère a délivré cette année 2500 actes d’admission à la retraite alors que par le passé, on en délivrait à peine 500. Une belle performance, selon elle. Pour la ministre, les syndicalistes sont des partenaires sociaux. Le dialogue social est au beau fixe. Et les discussions vont s’engager sur les priorités issues du cahier de doléances reçu le 1er mai dernier avec de bonnes dispositions de la part du gouvernement. Les salaires sont payés aujourd’hui à l’indice réel sauf que les actes ne suivent pas encore mais des efforts sont faits pour corriger le tir.
Emmanuel GBETO