La capitale économique du Bénin est arrosée, depuis quelques jours par les premières précipitations de la grande saison pluvieuse. Déjà, certains quartiers et artères de la ville sont sous la menace des eaux. La situation s’améliore par endroits avec le curage des caniveaux. Cependant, les populations craignent les effets surprise.
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Une semaine constante de pluies sur la partie méridionale du Bénin, et la ville de Cotonou est sous la menace des inondations : des maisons dans l’eau à Agla, Mènontin, Ste Cécile, etc. Le constat fait ce mardi à certains endroits de la ville n’est guère étonnant, Cotonou étant située en dessous du niveau de la mer. Mais pour les populations, le Nouveau départ aurait pu changer quelque chose. « La saison ne fait que commencer et comme vous le voyez, nous commençons à avoir les pieds dans l’eau. On espérait que les autorités prennent à bras le corps cette question, mais on ne constate rien. D’ici deux semaines, vous méconnaitrez cette maison », se plaint dame Huguette, vendeuse de condiments à Agla. Dans ce quartier, les ruelles sont impraticables, jonchées de flaques d’eau. Dans la rue avant l’église catholique d’Akplomey, les motocyclistes réfléchissent par deux fois avant de traverser. Hyacinthe, conducteur de Zémidjan, qui venait de déposer un client, tombe dans le piège. Il soulève quelques instants la moto, fait quelques réglages, puis ça marche. « Je ne savais pas que c’était profond à cet endroit. La mairie doit procéder au reprofilage des voies avant le démarrage des pluies. Lorsqu’on fera des grognes, ils diront qu’ils n’ont pas de moyens », ajoute-t-il. Des scènes pareilles se répètent un peu partout, comme dans la rue reliant Agontinkon à Vodjè.
Une amélioration par endroits
Certains points indicateurs du retour des inondations à Cotonou restent pour le moment sans intérêt majeur. A Wologuèdè, non loin de la mairie et à Ste Rita, malgré la pluie diluvienne de la matinée de ce mardi. Les pavés sont peu submergés « C’est vrai que pendant la pluie, on trouve de l’eau, mais pas comme avant. C’est certainement dû aux nouveaux caniveaux construits », témoigne un vendeur de pièces détachées situé non loin de la Clcam. Du côté d’Adjahagon, sur l’axe Fidjrossè-Agla, des flaques d’eau s’observent encore, notamment à un niveau où la voie est dégradée. Pour le Directeur adjoint des services techniques de la mairie de Cotonou, Mesmer Eyou, des efforts ont été faits pour un curage des caniveaux dans certaines zones ciblées. « Nous avons fait au niveau des points noirs un curage systématique pour nettoyer les obstacles à la circulation de l’eau. Après les premières pluies, nous avons constaté quelques résistances que nous corrigeons au fur et à mesure. La méthodologie adoptée permettra de diminuer de façon sensible les conséquences des pluies », explique Mesmer Eyou. Ce dernier ajoute que des reprofilages ont été faits dans certains quartiers à Akpakpa, et dans le 12e arrondissement pour préparer la venue des pluies.
La menace persiste, la mairie se plaint
En dehors de ces mesures d’anticipation, de nombreux collecteurs de la ville de Cotonou subissent encore le diktat des ordures et des hautes herbes. C’est pourtant par ces canaux, que les eaux pluviales vont être dirigées vers le lac ou la lagune. « On a construit l’ouvrage à coût de milliards. Et il est envahi par les ordures. Et quand les pluies vont s’intensifier, nous allons subir », se plaint dame Clotilde, une riveraine du collecteur X. Il en est de même des caniveaux, en dehors des zones ciblées par la municipalité. La Direction des services techniques justifie cette situation par des difficultés financières et procédurales. « Nous n’avons pas commencé le curage des collecteurs primaires. Les structures de contrôle ne savent pas que face à certaines urgences on devrait alléger les procédures au maire pour un certain nombre de travaux », dénonce Mesmer Eyou. Le Directeur adjoint des services techniques rassure toutefois que ça ne devrait plus durer, les autres travaux également. « Il y a eu reprofilage des rues dans certains quartiers à Akpakpa et dans le 12e arrondissement. C’est au moment des pluies qu’on fait le travail curatif, en fonction de là où se posent les problèmes. Nous ne sommes pas encore trop en retard. Les voies sont déjà retenues avec les élus locaux et les rechargements vont commencer d’ici peu », ajoute-t-il. En attendant, les pluies arrosent la ville. Les eaux de ruissellement débordent les ouvrage, non curés et donnent l’alertent.
Fulbert ADJIMEHOSSOU