Il a été accusé et acculé sous prétexte que sa gouvernance a été la plus scandaleuse. Que de marches et de pressions pour exiger qu’il cesse de faire main basse sur lesdits scandales, leurs auteurs et même sur la justice! Aujourd’hui, c’est l’indolence totale de ces acteurs réclamateurs d’hier et surtout du peuple surexcité, face à l’actualité.
Machines agricole, Icc-services, Maria Gléta, Dangnivo, siège en construction de l’Assemblée nationale, « et même l’argent de l’eau des pauvres populations a été volé » (Affaire Ppea II)… La liste n’est pas exhaustive. Et, tout cela reposait sur la tête d’un homme : le prédécesseur de Patrice Talon. A l’avènement du Nouveau départ, d’autres affaires comme Véhicules d’occasion, les concours supposés frauduleux lui ont été même collées ou du moins à son régime ; et ce, sur la base de simples audits dont certains résultats continuent d’être entourés de mythe. Quand bien même la justice n’a pas statué, on a procédé à l’annulation de concours et des candidats supposés admis ont perdu leur emploi. Dans le dossier Ppea II dans lequel le principal bailleur de fonds, la Hollande, a menacé le Bénin, à cause d’une vaste corruption qui serait orchestrée (près de 8 milliards FCfa), c’est un non-lieu qui en découle au Tribunal. Et aujourd’hui, la campagne de communication qui s’en est suivie, est qu’en dépit des menaces alors faits par les Pays-Bas et les révélations du rapport Kroll, qui a coûté près du milliard au contribuable et dont le contenu a été abondamment relayé par plusieurs journaux, la conclusion qui se dégage est que c’est parce que Yayi Boni voulaient « livrer » les présumés mis en cause à l’opinion que ce qu’on a pourtant pris pour scandale a été « monté ». Ppea II, c’est donc fini! Voilà une affaire qui est classée, pourrait-on dire. Ce qu’il faut souligner est que ce n’est pas sous l’ancien chef de l’Etat que le verdict est rendu. Ce que dénoncent aussi certaines langues, c’est cette lumière qui n’est toujours pas faite sur les autres « scandales » qui ont fait grand bruit sous le régime de la Refondation. Visiblement, on n’y pense même plus. Certainement que ce n’est plus prioritaire. Récemment, l’Ong Alcrer a fini par monter au créneau pour exiger, à la suite d’autres acteurs, la publication des audits déjà réalisés sous la Rupture. Que devient par exemple l’affaire dite de bradage du domaine public à l’ex-champ de tirs ? Pendant que l’arbre qui cachait la forêt a cédé, il urge qu’on y aille afin que ces affaires alors fortement agitées, et qui ont d’ailleurs contribué à l’arrivée au pouvoir de l’actuelle équipe, soient tirées au clair. Ne pas le faire, c’est trahir le peuple au regard des engagements pris au départ.
Mike MAHOUNA