Au Bénin, un non-lieu a été rendu dans l’affaire PPEA II, du nom du programme triennal d’accès à l’eau potable financé par la coopération hollandaise. En 2015, un audit diligenté par les Pays-Bas avait révélé une fraude de 2,6 milliards de FCFA. L’affaire avait conduit à la démission du ministre de l’Energie de l’époque Barthélémy Kassa. Il était devenu député et la demande de levée de son immunité par la justice avait été rejetée. La décision a été rendue lundi 15 mai, quasiment 2 ans jour pour jour après l’ouverture de l’enquête.
C’est un non-lieu pour les 12 personnes inculpées, des cadres de la Direction de l’eau chargés de mettre en œuvre le PPEA II et des opérateurs économiques. Le motif : pénalement, il n’y a pas de responsabilité car ils ont agi sous le commandement d’une autorité légitime. L’instruction a révélé que le ministre des Finances d’alors, Komi Koutché, et celui de l’Energie Barthélémy Kassa, avaient pris deux arrêtés pour réaménager le plan de travail annuel du projet et réaffecter les crédits non utilisés en 2013, au début du programme.
Pour un connaisseur du dossier, ce « non-lieu cache des non-dits ». Plusieurs questions se posent : pourquoi les deux ministres n’ont pas pris l’avis des Pays-Bas, comme le demandait la procédure ? Aucun d’eux n’a pu être interpellé par la justice, ce qui n’a pas permis de situer leurs responsabilités. L’audit d’un cabinet international, demandé par le gouvernement béninois, avait impliqué le ministre Kassa
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