Quatre jours (du 4 au 7 mai 2017) ont suffi pour le Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, de rallier les populations de la région septentrionale (des communes de Malanville, Kandi, Parakou, Djougou, Tanguiéta et Natitingou) aux grands projets contenus dans le Programme d’actions du gouvernement 2016-2021. Au terme de ce périple où l’occasion lui a été offerte de saisir du doigt les réelles préoccupations des populations à la base, le Numéro 2 du gouvernement de la rupture et Monsieur PAG, Abdoulaye Bio Tchané, a, au détour d’une interview accordée à Solidarité Fm, le samedi 6 mai 2017, rassuré les populations des commune sillonnées et de toute la région septentrionale du pays, de l’implication du gouvernement dans l’amélioration de leur condition de vie et du développement.
Solidarité Fm : Vous venez de finir une grande campagne de vulgarisation du PAG dans le septentrion. Que pouvons-nous retenir de cette sortie ?
Abdoulaye Bio Tchané : Je suis content d’avoir fait ce tour et je suis content que le Président de la République ait autorisé cela. Au cours de ces trois à quatre jours, nous avons sensibilisé les populations autour des tenants et aboutissants du Programme d’actions du gouvernement, surtout attiré leur attention sur ce qui va se passer dans leur département respectif, comment ça va les affecter dans leur vie quotidienne, comment ça va améliorer leur condition de vie, leur cadre de vie, l’environnement dans lequel ils vivent. De ce point de vue, c’est un travail intéressant que nous venons de faire. De l’autre côté, ça a été utile pour recueillir certaines préoccupations de nos compatriotes de ces 4 départements. Pendant que nous travaillons et œuvrons pour le programme d’actions, pendant que nous prenons d’autres mesures pour améliorer les conditions de vie des populations, c’est bon de recueillir, au fur et à mesure que nous avançons, les préoccupations qui émergent dans le rang de nos compatriotes. J’ai appris pas mal de choses que je vais remonter au gouvernement et à certains de mes collègues qui ont la responsabilité d’agir directement sur ces genres de sujet.
Qu’est-ce qu’on peut retenir globalement du PAG que vous venez de vulgariser ?
Le PAG traduit clairement la volonté du Gouvernement de changer en profondeur, les choses dans notre pays. Vous savez tous, que pour guérir un mal, c’est à sa racine qu’il faut s’attaquer et pour bâtir, il faut déblayer le terrain.
Au cours de cette première année, le gouvernement a révélé au monde un programme clair et ambitieux qui suscite partout l’admiration pour le Bénin. Notre PAG est chiffré à 9039 milliards de francs CFA. Je peux vous assurer, car je suis celui que le Chef de l’Etat a chargé de mobiliser ces ressources, que nous avons un engouement autour des projets inscrits et nous sommes sûrs d’aller beaucoup plus loin que nous l’espérions.
Dans cette première année, le gouvernement a mené des réformes importantes dans le secteur agricole. Il y a eu :
– Création de pôles agricoles ;
– Fermeture de structures et sociétés agricoles nationales en difficultés ;
– Désengagement de l’Etat notamment dans la filière coton subventionnée depuis de nombreuses années avec l’argent du contribuable béninois ;
– Revalorisation du revenu du paysan par la fixation à son avantage des valeurs planchers sur certains produits agricoles.
Dans cette seule année, le gouvernement a initié de nombreux projets de construction des routes et autres infrastructures de développement dans toutes les régions du pays. Au même moment, il a poursuivi la mobilisation des ressources pour la réalisation et la conduite à terme, de tous les projets d’infrastructures routières dont il a hérité.
En termes d’effet automatique ou de perception immédiate, sur ces douze (12) derniers mois, le Gouvernement a réglé la question du découpage territorial en créant et rendant effectif le fonctionnement des 12 départements du Bénin. De la même façon, le Gouvernement a fini avec le délestage qui lui a été légué. Il y a certes quelques coupures dues essentiellement à des défaillances techniques des réseaux, mais pas de déficit énergétique.
Je voudrais, enfin pour répondre concrètement à votre question, dire brièvement les objectifs que la réalisation du PAG permettra d’atteindre.
A l’horizon 2021, grâce à la mise en œuvre du PAG et des réformes qu’il contient, le Gouvernement du Président TALON, entend assurer aux Béninois :
– l’accès universel à l’eau en 2021 : je suis convaincu que maîtriser l’eau, c’est maîtriser notre vie ;
– la création de 500 000 emplois et là encore, je voudrais que vous nous preniez au mot ;
– la garantie d’accès à la santé, à moindre coût à travers l’initiative ARCH, qui est un instrument qui révolutionnera la protection sociale au Bénin.
En définitive, le PAG a été conçu pour améliorer significativement les conditions de vie des Béninois, donner du travail aux jeunes, protéger socialement les Béninois et faire briller le Bénin dans le monde. Le Bénin doit, et sera révélé de façon splendide, à la face du monde, grâce à ce PAG.
Tout ce qui est bon, bien et agréable, prend un minimum de temps pour se former. Toutes les réformes ne produisent pas leurs effets immédiatement et c’est pour cela que j’en appelle, à la suite du Président TALON, à un peu de patience.
Monsieur le ministre d’Etat, pourquoi avoir attendu si longtemps avant d’entamer la vulgarisation du PAG ?
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Je pense que nous ne sommes pas en retard. C’est vrai qu’il y a eu un moment, probablement au moins 6 mois, que le PAG a été rendu public, c’est à dire le 16 décembre 2016. Nous avons pris tout ce temps-là en fait pour préparer les dossiers de mis en œuvre. C’est important. D’abord, vous retenez que nous avons pris d’avril à octobre pour préparer le PAG lui-même. Nous avons ensuite pris d’octobre à décembre pour préparer sa présentation au peuple béninois et à la communauté internationale. Depuis décembre, nous sommes dans la mise en œuvre, c’est à dire dans la préparation des dossiers. Vous le savez, ce sont des ressources essentiellement du secteur privé (61%) qui doivent financer le PAG. Ensuite, il y a une contribution de nos partenaires traditionnels. Tout cela fait qu’il faut des dossiers, il faut des études aussi qui sont parfois très longues. Pour une route par exemple, il faut une étude qui peut prendre facilement 6 mois. Juste pour une route. Quand vous avez prévu un pont, c’est encore plus long. Pour l’électricité, c’est encore plus long. Donc, il fallait prendre le temps nécessaire pour mettre en place les dossiers et je peux vous dire, à base de ce que je sais aujourd’hui, que ce temps a été très utile parce qu’ aujourd’hui, nous pouvons parler à des partenaires qui savent qu’il y a des dossiers qu’ils peuvent regarder pour nous donner immédiatement une réponse
En parlant des préoccupations à la base, la question du retour de l’université de Djougou a été posée et les populations vous ont mandaté pour faire quelque chose dans ce sens. Que leur répondez-vous ?
C’est une préoccupation que j’ai entendue de plusieurs personnes, de plusieurs autorités et que je vais relayer au gouvernement. C’est un sujet important qui a été posé au gouvernement avant l’adoption de la nouvelle carte universitaire. On n’a pas dit qu’il n’y aura que quatre universités au Bénin. Du moment que ce n’est pas fermé de façon définitive, un jour, il y aura cinq, six universités et bien au-delà. En 1970, il n’y avait qu’une seule université au Bénin. Aujourd’hui, nous en avons quatre et c’est sûr qu’il y en aura d’autres, en plus des universités privées. Je vais remonter ce problème au gouvernement et nous allons l’étudier. Je viens souvent à Djougou et on aura l’occasion d’en rediscuter.
Propos transcrits par Rastel DAN