Réunis à l’hôtel Bel Azur de Grand-Popo les jeudi 18 et vendredi 19 mai passé, les professionnels des médias se sont familiarisés avec les problèmes qui minent le secteur du riz produit au Bénin. Sensibles aux difficultés des riziculteurs, une plateforme a été mise sur pied pour sensibiliser davantage les décideurs.
Malgré les investissements lourds que déploient et riziculteurs et l’Etat béninois, le riz made in Benin reste moins prisé par les compatriotes. Tous préfèrent celui importé au grand dam de celui produit puis transformé dans notre pays. Mieux, les institutions de la République. Pendant deux jours, les professionnels des médias ont échangé avec les riziculteurs, transformateurs et commerçants du riz local pour mieux appréhender les problèmes auxquels ils sont confrontés. A la suite des communications et débats, il ressort que le grand travail reste la sensibilisation de façon globale et la prise en considération du riz produit au Bénin par le gouvernement à travers des actes légitimes et forts. Quant au gouvernement, il pourra prendre un décret ou des arrêtés interministériels pour imposer un taux de riz local aux importateurs. Ainsi, tout importateur qui n’aura pas le taux fixé dans son magasin n’aura plus d’agrément pour importer le riz d’ailleurs. Ce sera un début de solution, ont souhaité les membres du Conseil de concertation des riziculteurs du Bénin (Ccrb). A l’ouverture des travaux, le représentant de Veco West Africa, une Ong belge qui vient en aide aux organisations paysannes, Hermann Azagnandji, a plaidé en faveur de la valorisation des produits locaux en général et du riz localement produit en particulier. A sa suite, Serge Akpovo, représentant la Coopération Technique Belge (CTB) a déploré la pratique actuelle consistant à priser le riz importé en dépit des efforts inlassables que fournissent les producteurs locaux. A la fin des travaux, les partenaires techniques et financiers ont salué la qualité des débats et invité les journalistes à honorer leurs engagements afin que le Bénin jouisse de son riz qui est d’ailleurs plus nutritif et compétitif quant au prix de vente. Le président du Ccrb, Mathurin Iwikotan, dans son mot de clôture, a exprimé de vive voix sa reconnaissance à tous les participants et en particuliers les professionnels des médias qui n’ont pas fait piètre figure au cours des deux jours. Il souhaite que le partenariat soit consolidé pour la cause commune.
Naissance de la plateforme d’information et de promotion du riz Bénin
Conscients de l’enjeu, les journalistes présents à cet atelier ont décidé de mettre sur pied une plateforme devant faire la promotion du riz local via tous les canaux possibles. Ainsi, Expédit Abili est élu à l’unanimité de ses confrères pour conduire les destinées de cette plateforme spécialisée pour promouvoir la consommation du riz local dans les grands ménages surtout (garderie, cantines scolaires et universitaires, maison d’arrêt, centres sociaux,…). Le bureau constitué de Ozias Sounouvou, Adrien Atinkpato, Yves Patrick Loko, Gentil Adjinakou, Rigobert Dansikpè, Teslanik Houndégnon et naturellement de Expédit Abili a pour devise ‘’tous pour le riz béninois, le riz béninois pour tous.
Le riz local, une mine ignorée
Des trois communications et échanges qui ont meublé la journée d’hier, on peut retenir que le riz produit au Bénin est une richesse que beaucoup ignorent. En effet, la production et la transformation du riz nécessite une main d’œuvre très forte. Plus de 2500 emplois permanents pourront être créés chaque année si le produit coulait. Mieux, le riz produit et transformé au Bénin est du très jeune âge. Donc les valeurs nutritives qui s’y trouvent sont assez riches. Contrairement au riz importé qui date de plusieurs années et partant moins bénéfique pour l’organisme humain. L’autre richesse qui n’a jamais été révélée au grand jour est le gain qu’engrange l’Etat à travers l’écoulement du riz local. Il est un secret de Polichinelle que l’Etat percevra les taxes sur le riz. Mais là n’est pas le grand bénéfice. Les milliards envoyés vers les autres continents chaque année en important du riz seront mobilisés au plan national pour contribuer à la construction et au développement intégral du pays.
Peut-on inverser la vapeur ?
Les gouvernants ont un rôle prépondérant à jouer quant à la promotion du riz made in Benin. La première exigence, comme c’est le cas au Sénégal, le gouvernement doit imposer une quantité du riz local à stocker part les importateurs. Ce sera donc une obligation pour les grossistes, à travers une loi ou un décret, doivent être contraints à acheter et commercialiser un pourcentage donné du riz local. Les mesures coercitives vont s’en suivre pour discipliner les brebis galeuses. Mieux, il faut exiger le riz local dans les institutions étatiques à savoir : les cantines scolaires, universitaires, les centres d’accueil, les centres sociaux, les maisons carcérales et bien d’autres. En procédant ainsi, l’Etat contribue à la réduction de la pauvreté. Car, il participe non seulement à l’épanouissement des producteurs mais aussi et surtout réduit considérablement le chômage qui va crescendo dans le pays.
Parfait FOLLY