Le Maire de la première ville à statut particulier du Bénin, Léhady Vinagnon Soglo n’est donc plus président de la Renaissance du Bénin, un poste qu’il occupe depuis sept (7) ans. Du moins, c’est ce que laisse croire le procès verbal sanctionnant les travaux tenus le samedi 20 mai 2017 dernier par la majorité des membres du Bureau Politique National, dans les locaux de l’hôtel Sun city d’Abomey, le lieu même où le Maire de Cotonou avait été installé. Encore une énième crise qui n’a rien à envier aux autres.
Entre temps, ce sont les membres fondateurs qui, las et exacerbés par la gestion qui est faite du parti, s’insurgent, se dressent contre le bureau politique national de la Renaissance du Bénin. Ici, on ne sait par quel hasard, les griefs qui ont fait partir ceux qu’on peut qualifier aujourd’hui de dissidents, refont surface contre le président lui-même, malheureusement le fils à papa et maman, respectivement président d’honneur et fondatrice de ce parti. En effet, il serait reproché à Léhady Vinagnon Soglo, entre autres motifs, des manquements récurrents et d’une gravité qui mettraient en péril l’image et la survie du parti, une gouvernance opaque et solitaire à la tête du parti. Il lui est reproché, selon le procès verbal, d’avoir négligé de manière grossière ses obligations envers le parti ; d’avoir consécutivement compromis les intérêts du parti par son dysfonctionnement et une gestion solitaire exacerbée. Comme si cela ne suffisait pas, grief lui est tenu d’avoir violé consciemment les directives et statuts du parti; d’avoir porté des préjudices graves aux intérêts du parti.
Ces motifs, à quelque exception près, souvent cachés par les anciens membres à leur démission du parti, sont aujourd’hui dévoilés au grand jour. Candide Azannai, Nathanael Bah (paix à son âme), Georges Guedou, Maxime Houedjissin et plus proche de nous, Ali Camarou et autres doivent être entrain de rire en constatant cette scène très habituelle qui donne à chaque fois une très mauvaise impression de ce parti qui a tout de même marqué la vie politique du Bénin. Comme pour dire, que cela n’arrive pas qu’aux autres. Le fils vient également d’en faire les frais.
Il y a-t-il de fumée sans feu !
Lehady Soglo, lui-même doit pouvoir, à l’étape actuelle de la déconfiture avancée du climat au sein du bureau, se poser mille questions. Par exemple, celle de savoir comment il a fait pour que tous ses lieutenants, ces caciques, ces ouvriers de première heure se retrouvent dans » l’opposition interne au parti » au point d’aboutir jusqu’à ce sentence, le destituer. C’est dire qu’il doit se reprocher assez de choses. Comment se fait-il que le Congrès du parti n’est toujours pas organisé depuis deux ans ? Les grandes décisions prises au nom du parti sont-elles toujours collégiales, émanant du Bureau politique national ? On se souvient encore, comme si c’était hier, du tollé qu’avait suscité le soutien de la RB au candidat Lionel Zinsou, lors de l’élection présidentielle de mars 2016, où le parti était arrivé presque au bord de la cassure. Certains avaient même poussé très loin leur colère en parlant de location de leur logo à Yayi. Le ver était donc dans le fruit, il y a longtemps. La destitution intervenue n’est donc que le fruit d’un malaise profond couvé par le silence ou l’inaction du président lui-même.
A l’allure où vont les choses avec un communiqué émanant du président déchu, de la réaction du président d’honneur Nicéphore Dieudonné Soglo qui a désapprouvé l’attitude des ‘’réformistes’’ en des thèmes très forts, les jours à venir s’annoncent très mouvementés pour ce parti. Les discussions s’annoncent d’ores et déjà très houleux quand on se réfère à la liste des membres présents à la réunion extraordinaire du samedi dernier à l’hôtel Sun City d’Abomey. Contrairement au président Nicéphore Soglo qui croit au retour à la légalité afin que les problèmes de la RB soient avec le temps discutés dans un creuset plus formel pour des solutions plus durable, l’avenir de ce parti politique qui s’assombrit au gré des élections n’augure rien de conciliant. Quelle sera la portée de cette nouvelle crise ? Wait and see !
Jules César AMAH