Le Bénin dispose désormais des qualités de riz qui peuvent valablement concurrencer celles importées. Outre les marchés voisins que sont le Nigeria et le Togo qui en raffolent, le marché local, surtout les grands ménages (prisons, hôpitaux, cantines scolaires et universitaires, garnisons, etc) sont appelés à l’expérimenter afin de soulager les peines des producteurs.
« Consommons local ». Ce slogan ne doit plus être une incantation mais devrait rentrer dans nos habitudes alimentaires. Le riz est la deuxième céréale la plus consommée après le maïs au Bénin. Il ne s’agit plus d’attendre les grandes réjouissances ou les jours de fête avant de manger du riz. Mais la consommation du riz localement produit peine à prendre, surtout par les grands ménages que sont les prisons, les garnisons, les cantines scolaires et universitaires, les hôpitaux, etc. Dans un plaidoyer relatif à la promotion de la consommation du riz local à travers les achats institutionnels, le Conseil de concertation des riziculteurs du Bénin (Ccr-B) a mobilisé la semaine écoulée à Grand-Popo, les professionnels des médias autour des enjeux de la filière pour son essor. Dans une approche de plus-values économiques, les producteurs ont estimé que le riz produit au Bénin est meilleur et pourrait être consommé par le biais des achats institutionnels. Avec l’appui technique de l’Union européenne, Veco West Africa et la Ctb, les riziculteurs béninois disposent désormais des outils nécessaires pour produire du riz « Made in Benin » en quantité industrielle. Il ne leur reste qu’à conquérir une partie du marché local à travers les grands ménages.
La volonté politique sollicitée
La première difficulté à laquelle sont confrontés les producteurs, c’est l’absence d’un cadre juridique pour faire commander le riz local dans le catalogue des commandes. A cet effet, il va falloir que l’Etat, par l’intermédiaire du ministère des finances, revoie le catalogue des commandes pour inscrire dans la liste les riz « Made in Benin ». Ainsi, les différents responsables pourraient avoir la latitude de choisir ces riz lors de leurs commandes. Mieux, l’Etat pourrait aller plus loin et faire comme le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal en prenant un décret ou un arrêté rendant obligatoire l’approvisionnement en riz local en fonction de l’évolution de la conjoncture économique, comme c’est le cas dans le secteur du bois. Ainsi, une bouée de sauvetage sera offerte aux riziculteurs béninois dont la production ne cesse d’accroître, et cela pourrait aussi donner du souffle à l’économie du pays. Donc, une volonté politique s’avère indispensable pour soulager les peines des producteurs.