Le journaliste franco-béninois, Serge Daniel, Correspondant permanant de Radio France Internationale (RFI) à Bamako , au Mali, panéliste au 2ème Forum de la Diaspora ivoirienne a exposé sur les ‘’causes et dangers des migrations irrégulières’’ qu’il a intitulés ‘’sur les routes clandestines’’, dans un ouvrage.
Img : Migration irrégulière : le journaliste franco-béninois, Serge Daniel, raconte ‘’les routes clandestines’’
Auteur du livre à succès ‘’Sur les routes clandestines’’, Serge Daniel a raconté aux participants au Forum les parcours difficultueux des immigrés clandestins africains. Selon le constat du journaliste qui a fait, pour les besoins de la cause, ‘’14 à 15 pays africains en passant par le désert’’, le Nigéria est ‘’un hub du trafic’’.
Serge Daniel a expliqué que des ressortissants de l’Afrique du centre se procurent le passeport camerounais pour ‘’venir au Nigéria dans l’objectif de rallier le Mali’’. Le passeport malien est prisé, a-t-il souligné parce que ‘’entre le Mali et le Cameroun, il n’y a pas de visa’’.
‘’Donc vous avez plusieurs ressortissants des pays de l’Afrique centrale qui disent non, nous partons au Mali, on n’a pas besoin de visa. Ils se débrouillent pour venir au Mali par l’intermédiaire d’un autre hub de trafiquants à Lagos qui conduisent les candidats au départ vers le territoire malien’’.
Ainsi, le Mali va devenir un autre hub car ‘’les détenteurs de passeports maliens n’ont pas besoin de visa pour aller en Algérie, en Tunisie et au Maroc’’, les principaux pays de transit de la migration irrégulière, a poursuivi le Correspondant de RFI à Bamako.
Cependant, a-t-il fait observer, aujourd’hui, des candidats à l’immigration détiennent ‘’le passeport ivoirien, de faux passeports ivoiriens’’.
Pour parler du départ à l’immigration dans les 14 pays qu’il a visités, Serges Daniel a évoqué un ‘’triptyque’’ formé de ‘’passeurs, d’hébergeurs et de transporteurs’’. Ces derniers sont, selon lui, ceux qui ‘’mobilisent les véhicules, les bus, des transports en communs, des paque rosses ‘’ pour le départ des candidats.
‘’On a besoin d’un passeur, on a besoin d’un hébergeur parce que sur les routes clandestines, vous avez ces trois éléments importants qui permettent aux gens d’aller’’ a insisté Serge Daniel selon qui ‘’ce n’est pas gratuit qu’il y a de plus en plus de mineurs au départ’’.
Derrière chaque mineur, a encore expliqué le journaliste, il y a des ‘’adultes’’ grâce au ‘’système de traversée contre les bébés’’.
‘’Ce sont des femmes qui tombent enceintes sur les routes de l’immigration clandestine et qui arrivent aux portes du Maroc. Arrivées là-bas, elles sont prises en charge par des ONG car on ne peut pas les refouler. Généralement, ces ONG les aident à accoucher. Dès l’instant qu’elles ont des enfants mineurs, elles sont protégées par les lois internationales’’, a-t-il précisé.
‘’Quand elles arrivent à passer, il y a un réseau de passeurs qui récupèrent les nouveau-nés, mineurs. C’était le principe qui consistait à les aider à traverser et en retour, elles acceptent de donner leur bébé qu’on revend, clandestinement, cette fois-ci par des filières en Europe’’, a indiqué le panéliste.
Selon lui, les candidats au départ à l’immigration clandestine, assassinent le temps. ‘’Ils peuvent passer 1 jour, 1 semaine, 2 mois, trois ans…sur les routes clandestines. Le voyage c’est sans retour. Pour eux, c’est partir. Mourir pour eux devient une espèce de délivrance’’ a-t-il déploré.
‘’On parle beaucoup de ceux qui veulent partir mais on parle rarement de ceux qui sont en situation de blocage dans les pays visités. Si on veut lutter efficacement contre l’immigration clandestine, il faut tenir compte de tous ceux qui sont dans la situation d’échec au départ. Ils ne peuvent pas partir mais ils ne peuvent pas revenir et sont obligés de faire de petits métiers pour survivre dans des conditions inhumaines’’ a conclu Serge Daniel.
HS/ls/APA