Le bloc de la minorité parlementaire s’effrite. C’est ce qui convient de déduire suite à la manigance politique qui a conduit à la création du groupe parlementaire « La Voix du Peuple » en début de semaine au Parlement. La doyenne d’âge de l’institution, Mme Rosine Soglo qui s’est positionnée comme chef de file du plan du 04 avril dernier, vient de recevoir un coup dur. Les forces politiques ayant leur version au Parlement ont agi ce mardi 23 mai 2017. Issa Salifou et huit autres députés ont engagé la procédure de la démission de leur collègue Ahmed Affo Obo Tidjani du groupe parlementaire Nation-Unité-Développement (Nud) de la présidente Mme Rosine Soglo. Les 23 députés anti-révisionnistes ne semblent plus parler d’une même voix. Sinon comment comprendre qu’ils veuillent « décoiffer » la présidente de la renaissance du Bénin qui dès l’annonce à l’Assemblée nationale, du projet de loi de modification de la loi fondamentale, avait réveillé tous les esprits sur les intentions que cache l’initiative du président Patrice Talon. Puisque l’éclatement du groupe fera perdre à Mme Soglo son siège au sein de la Conférence des présidents. Le président du nouveau groupe reconnu pour son absence régulière au Parlement, pourra-t-il porter raisonnablement la voix de l’opposition parlementaire pour que règnent les prises de positions démocratiques au sein de l’instance faitière de l’institution? Même si une autre lettre est venue démentir celle de la démission envoyée au Parlement avant l’ouverture de la séance plénière du mardi dernier, le plan politique quoique pétanqué donne la preuve d’un malaise qui s’installe au sein du groupe des 23 députés. Vivement qu’ils fassent preuve de maturité en mettant l’intérêt général au-dessus des intérêts personnels pour la survie du groupe. Cela participe à la vitalité de la démocratie béninoise.
Germin DJIMIDO