L’Université d’Abomey-Calavi (Uac) en partenariat avec l’Institut des artisans de justice et de la paix (Iajp/Co) et la Fondation Konrad Adenauer a organisé, vendredi dernier à Cotonou, un atelier de réflexion et de formation sur le thème « La jeunesse au travail ».
La jeunesse, fer de lance de la société, et la lutte contre le chômage étaient au cœur de la deuxième édition de l’atelier annuel de réflexion et de formation organisée par l’Uac et ses partenaires, vendredi 26 mai dernier à Cotonou.
La rencontre, selon le directeur de l’Institut des artisans de justice et de la paix (Iaip/Co), Abbé Colbert Goudjinou, se veut une occasion de réveiller l’amour de la patrie, la foi en la jeunesse comme capacité d’engagement au travail, explorer les mécanismes et passerelle entre vie estudiantine et vie professionnelle chez nous au Benin. A cet effet, deux communications et un panel portant sur le thème "La jeunesse au travail" ont meublé les discussions.
Le directeur de l’Iajp/Co affirme que « Le travail demeure pour la jeunesse un atout pour prendre en charge les problématiques de la vie sociale. L’université étant le creuset où l’on éduque et forme aux compétences multiformes, elle demeure la cité ouverte à l’univers. Les difficultés inhérentes à la vie sociopolitique sont autant de défis que l’université doit aider à appréhender et chercher à résoudre ».
Pour le vice-recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, le professeur Maxime da Cruz, « Beaucoup de jeunes sortent des universités sans perspectives. Voilà pourquoi il est important que nous nous donnions la peine de réfléchir sur cette préoccupation parce que le travail est un pan important des conditions à remplir pour un développement ». Faisant l’état des lieux, il ajoute que le tissu industriel actuel n’est pas en mesure d’offrir les opportunités de travail à tous les jeunes. De même, relève-t-il, la fonction publique n’est plus capable de recruter tous les étudiants qui sortent des universités. « Il est donc important de donner aux apprenants les outils qui pourront leur permettre de créer des entreprises, de s’auto-employer et d’offrir par ce biais l’opportunité à d’autres jeunes de pouvoir contribuer au développement de notre pays », suggère le vice-recteur Maxime da Cruz. Car, soutient-il, « une jeunesse sans emploi ni perspective est plus dangereuse que le terrorisme. »
La première communication a fait l’état des lieux et les défis des jeunes face à l’expérience de la vie de travail au Bénin. Le communicateur Charlemagne d’Almeida a indiqué que les différentes études sur la question révèlent que le Bénin n’a pas un problème de chômage mais de sous-emploi. L’adéquation entre la formation et l’emploi constitue le problème majeur à résoudre, assure-t-il. Il note également que parfois les jeunes n’ont pas les compétences pour rédiger les demandes de financement ; ce qui ne leur permet pas d’avoir des ressources pour concrétiser leurs projets. Il a invité les jeunes à revoir leur style vestimentaire et leur langage qui constituent des paramètres qui renseignent sur la personnalité.
Pour sa part, l’entrepreneur Valentin Agon a partagé son expérience avec les étudiants et personnalités présents. Il a critiqué le système éducatif actuel qui, selon lui, ne sert pas de lieu d’explosion des potentialités. Il a appelé les jeunes à avoir l’esprit d’ouverture, de créativité et un sens élevé d’adaptation. « Avoir leur propre identité ». La jeunesse au travail a besoin de compatir aux nécessités de son pays de sorte que la compassion se traduise en engagement à des recherches de solutions durables.
Mais l’espoir est permis. Selon l’abbé Colbert Goudjinou, des mécanismes existent et ont besoin d’être mis en place de sorte qu’il soit possible à des jeunes de penser et de travailler à la création de nouvelles opportunités.
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Halilathou DRAMANE (stag)