Législatives 2019 : Et si Yayi était candidat ?

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Publié le mardi 30 mai 2017 | Matin libre

© Autre presse par DR
L`ancien président de la république du Bénin Dr Boni Yayi

Peu à peu, le visage de l’opposition politique au régime de la Rupture se forme. Elle va se radicaliser au fur et à mesure qu’on s’approche des prochaines échéances électorales, les législatives de 2019. Et surprise pour surprise, une grosse pointure de la classe politique risque de réapparaître dans le jeu politique. Ce qui, à coup sûr, va bouleverser la donne.

Boni Yayi candidat aux législatives de 2019 ! Voilà un schéma qui va renforcer l’opposition et donner le tournis aux apôtres du Nouveau départ. On assiste déjà à des appels de pieds dans ce sens. Pas plus tard que la semaine dernière est porté sur les fonts baptismaux le Fan club Boni Yayi. On imagine que les initiateurs de ce creuset ne le font pas simplement pour les beaux yeux de l’ancien Chef d’Etat. Le temps est propice. En un an de gestion du pouvoir d’Etat, que de décisions prises qui paupérisent davantage les masses laborieuses. Le nombre de déçus de la Rupture s’accroît à tel point que beaucoup de béninois regrettent déjà n’avoir pas, en son temps, cru aux propos de l’ancien Chef d’Etat. Si cette perception continue jusqu’à la veille des législatives de 2019, cela ne peut que militer en faveur des voix qui s’élèvent pour réclamer la candidature de Boni Yayi.

Les alliances possibles

Jusqu’à preuve du contraire, la partie septentrionale du pays garde encore un bon souvenir de l’ancien Chef d’Etat. On n’en eu la preuve lors des descentes des députés Fcbe pour recueillir l’avis des populations sur la nécessité de réviser la constitution du 11 décembre 1990. Dans le lot des 23 députés qui ont voté contre la recevabilité du projet de révision de la Constitution, en respect aux consignes reçus de leur base, figurent des députés Fcbe du septentrion qui, on peut le dire, sont restés fidèles aux idéaux de Boni Yayi. Puis il y en aussi d’autres comme Issa Salifou Saley qui ont une assise certaine dans leur circonscription électorale. Une alliance entre ces députés et Boni Yayi sera une véritable force pour contrer la vague du Nouveau départ. Elle pourrait même voir ses rangs se renforcer par tous ceux qui chantent aujourd’hui Bénin Révélé et qui ne seront pas bien positionnés sur la liste unique de l’actuel Chef de l’Etat.

Dans la partie méridionale, Boni Yayi n’aura que l’embarras de choix vu le nombre de leaders qui s’inscrivent déjà dans une opposition au régime de Talon. Candide Azannaï, Léhady Soglo, Sébastien Ajavon qui ont une assise dans le Plateau d’Abomey, le Littoral, le Mono et l’Ouémé pourront être des partenaires de taille dans une alliance avec Boni Yayi pour empêcher Patrice Talon d’avoir une majorité absolue au parlement. Du coup, la probabilité est forte que Boni Yayi ne se contente pas d’être simplement élu député. Il voudra aller plus loin en briguant le poste de président de l’Assemblée nationale 8ème législature. L’histoire rappelle que les Béninois n’ont pas l’habitude de remettre dans les mains d’une seule personne le pouvoir exécutif et celui législatif. Cette habitude sera-t-elle pour une fois bouleversée quand on sait le pouvoir financier de Patrice Talon ? La bataille des législatives promet d’être rude.

Worou BORO