Les manuels relatifs à la libre circulation des personnes et à la gestion des frontières dans les Etats membres de la Cedeao sont au cœur d’une formation pilote à Azalaï hôtel de Cotonou. Ouvert lundi 29 mai 2017, cet atelier qui prendra fin le 1er juin, réunit les directeurs des agences de l’immigration, les responsables des programmes au sein des instituts de formation ainsi que des agents aux frontières de l’espace communautaire.
En matière de mobilité intra régionale, l’Afrique de l’Ouest reste la première région d’accueil en Afrique avec ses 70% de la migration qu’elle enregistre. Cependant, il convient de souligner que la migration continue de constituer dans l’espace Cedeao une stratégie d’adaptation voire de survie pour de nombreuses communautés. En effet, si pour la Cedeao la libre circulation est un principe prioritaire dans la marche vers l’intégration économique des Etats, il est une évidence que cet idéal est loin d’être une réalité. Et pour cause. Depuis environ 4 ans, des vagues migratoires sans précédent, des réseaux criminels qui organisent le trafic illicite de migrants, le terrorisme et autres formes de crime transnationales s’observent. D’où l’importance d’adapter la réponse au niveau de chacun des Etats membres à travers la mise à disposition d’outils de norme standard pour répondre aux nouvelles problématiques qui menacent l’intégrité des pays, d’intégrer des modules de formation spécifiques à la gestion des frontières au sein des instituts de formation et de contribuer à l’application effective du régime de libre circulation des personnes. L’atelier de Cotonou qui est dans cette dynamique, s’inscrit dans le cadre du projet Appui à la Libre circulation des personnes et à la migration en Afrique de l’Ouest (Fmm West Africa). Cofinancé par l’Union européenne (Ue) et la Commission de la Cedeao à hauteur de 26 millions d’euros pour une durée de 5 ans, le projet est piloté par la Cedeao et mis en œuvre conjointement par le consortium Organisation internationale pour les migrations (Oim), le Centre international pour le développement des politiques migratoires (Icmpd) et le Bureau international du travail (Bit).Son objectif de maximiser le développement de la libre circulation des personnes et la migration en Afrique de l’Ouest, en soutenant la mise en œuvre effective des protocoles de la Cedeao sur la libre circulation et l’approche commune de la Cedeao en matière migratoire de 2008. Durant les 4 jours de travaux, les participants auront à apprécier le manuel de formation préparé à cet effet, évaluer son adéquation avec leurs législations et réglementations respectives. Dans son discours d’ouverture, le Directeur général de la Police nationale du Bénin, le contrôleur général Idrissou Moukaila, a souligné que l’atelier est la continuité des réalisations importantes de la Cedeao en matière de libre circulation des personnes notamment la carte nationale d’identité biométrique, la carte brune d’assurance et la promotion des politiques migratoires dans les Etats. « La réalité migratoire reste un phénomène sociétal intéressant face auquel les grandes puissances déploient plusieurs initiatives, adoptent diverses politiques pour mieux en profiter. Et c’est dans cette dynamique que s’inscrivent les pays de la Cedeao. Je nous demande de garder à l’esprit que notre modèle communautaire est le plus vieux au monde et nous devons nous mettre ensemble pour l’améliorer et le rendre meilleur », a-t-il ensuite exhorté. A la représentante de l’Ue au Bénin, Laurence Ouvrard d’inviter, à son tour, les participants à une application effective des enseignements dans leurs pays respectifs. Ces deux interventions ont été précédées de celles de Dr Tony Lukas Elumelu et de Frantz S. Célestin, respectivement Directeur de la libre circulation des personnes de la Commission Cedeao et Manager du programme Fmm West Africa. Il faut préciser que les différentes contributions des Etats membres à l’atelier seront reversées au projet final du manuel qui sera ensuite présenté à la réunion des Chefs de l’Immigration en Juin 2017.
M.M