Depuis le 15 mai 2017, le verdict de la justice a permis de mettre au grand jour la nébuleuse affaire PPEA II qui défraie la chronique depuis le régime défunt de Boni Yayi. De la première à la dernière page, l’ordonnance de non-lieu du juge d’instruction, rendue pour insuffisance de charges dans l’affaire, n’a aucunement fait mention du nommé Barthélémy Kassa, présenté à l’opinion publique comme le malfaiteur N°1 de ce scandale. Il ne fait même pas partie de la douzaine de personnes auditionnées et écoutées dans le cadre de la procédure, aussi bien par le juge que toutes les commissions mises en place à l’occasion de la survenance de cette affaire.
La décision de la justice portant Ordonnance de non-lieu du juge d’instruction du 2ème cabinet,RandolpheYaovi AZO dans l’affaire PPEA II, est sans équivoque. Barthélémy Kassa n’est pas concerné par le dossier qualifié de « scandale de l’eau ». L’intéressé, présenté à l’opinion publique comme le chef du gang qui aurait dévasté les fonds destinés à apporter de l’eau aux populations béninoises, n’est pas, à la lecture de l’ordonnance rendue par la justice béninoise, mis en cause et n’est pas concerné par les charges portées contre les personnes mises en cause. De toutes les 12 personnes citées devant la justice et qui ont régulièrement fait l’objet de procédure devant le juge d’instruction en charge du dossier, Barthélémy Kassa n’y figure pas. De la première à la douzième personne que la justice a auditionnée dans tous les sens, l’ancien ministre de l’énergie de Boni yayi n’a été à aucun moment cité ou interpellé dans l’ordonnance du juge. Même les inculpés n’ont à aucun moment fait mention d’aucune charge contre Barthélémy Kassa. De sorte qu’il est aisé de de se demander, à la lecture de toute la procédure qui a conduit à la détention des cadres soupçonnés dans cette affaire, ce qui a pu bien se passer pour que le nom de l’ancien ministre soit cité dans ce qui est qualifié de « scandale de l’eau ». En décidant même d’ordonner la mise en liberté des inculpés ainsi que la restitution à leur profit des cautions exigées d’eux à titre conservatoire, le juge d’instruction a, le long de sa procédure, relevé que les faits mis à la charge des inculpés ne sont pas suffisants pour les poursuivre. La preuve étant la rançon du droit, la même ordonnance, faisant le lien entre le rôle du ministre en charge de l’énergie de l’époque, relève qu’il a agi conformément à ses prérogatives de ministre sectoriel en formulant, en direction du ministre en charge des finances qui l’a validée, la requête portant la réallocation des crédits ainsi que le report des crédits de 2013 à 2014. En ne relevant aucune faille dans le rôle des mis en cause, notamment du ministre Kassa, l’ordonnance de la justice est venue mettre définitivement au clair une nébuleuse qui a fait trop de bruits.
La thèse de complot politique mise à nu
De la décision de justice, prononçant lenon-lieu par le juge d’instruction, Rodolphe Azo, dans le dossier du programme triennal d’accès à l’eau potable, financé par la coopération Hollandaise (PPEA 2), il se dégage une évidence. Le député Barthélémy Kassa, ancien ministre de l’énergie et de l’eau, principal suspect dans l’affaire, n’a rien à voir dans l’affaire qualifiée « dossier PPEA II ». Il n’est ni accusé, ni coupable, avant même d’être reconnu blanchi par la justice. D’autant que, aussi bien le juge qui a pris l’ordonnance de non-lieu que les autres juges qui ont connu de cette affaire n’ont eu besoin de l’écouter pour même une quelconque présomption de soupçon. Si la justice, capable d’inculper n’importe quel individu n’a rien à trouver à reprocher à l’ancien ministre, comment son nom est intervenu dans cette affaire ? C’est la grande interrogation qui alimente tous les commentaires depuis la décision portant ordonnance pour défaut de charges dans ce dossier. Mais, au regard de la constante réaction de Barthélémy Kassa depuis le déclenchement de cette nébuleuse, il se dégage une évidence, celle d’un complot politique.A en croire l’intéressé, qui s’est prononcé sur une radio de la place à l’annonce de l’ordonnance de non-lieu, toutes les allégations forgées contre sa personne ainsi que la demande de levée de son immunité parlementaire par son ancien mentor, le président Boni Yayi, ne seraient qu’une « haine nourrie envers quelqu’un qui a tout donné, qui a servi loyalement avec fidélité », s’offusque Barthélémy Kassa. Mieux, le non-lieu rendu par la justice béninoise dans l’affaire PPEA, vient donner raison à l’Honorable Rachidi Gbadamassi.En effet, depuis la campagne pour l’élection présidentielle de mars 2016 jusqu’auSamedi 6 mai 2017,Rachidi Gbadamassi a toujours développé que le député Kassa est une victime expiatoire du régime Yayi. Même le Samedi 6 mai 2017,lors de la campagne pour la vulgarisation du Programme d’action du gouvernement du nouveau départ, PAG, dirigée par le Ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, Abdoulaye Bio Tchané, dans le septentrion, Rachidi Gbadamassi, a, à nouveau publiquement développé la thèse d’un complot contre Barthélémy Kassa. Devant les populations de Natitingou, réunies à la salle de la maison des jeunesde la localité, Rachidi Gbadamassi a affirmé que cette affaire PPEA II collée au député est une grande machination orchestrée par l’ancien Chef d’Etat, le Président Boni Yayi, pour nuire à son ministre de l’Energie Barthélémy Kassa qui devenait à ses yeux, un monstre politique. Car le président de la république Boni Yayi percevait Kassa comme un véritable obstacle qu’il fallait à tout prix éliminer pour garder le monopole de la grande région septentrionale dans le cadre de la présidentielle. En vouloir à Barthélemy Kassa était aussi pour Boni Yayi, une occasion d’en finir de façon définitive avec celui qui devrait être son dauphin pour la Présidentielle de mars 2016, a révélé Gbadamassi aux populations qui voulaient en savoir plus. Toujours selon lui, c’est parce que la côte de popularité de l’ancien ministre Kassaconnaissait une montée vertigineuse dans le septentrion, vu que le département de l’Atacora voyait en lui son messie. A l’en croire, Kassa serait devenu gênant bien que son ardeur à soutenir le président Yayi ne fléchissait pas :«Quand Boni Yayi dit d’aller à gauche, on va à gauche. Quand il dit d’aller à droite, on va à droite », recommandait en effet Kassa aux populations de l’Atacora avec une certaine fierté de servir son Maitre Boni yayi.