Le président de l’Autorité de lutte contre la corruption (Anlc) a tenu dans l’après-midi d’hier mardi 30 mai 2017 une conférence de presse au siège de l’institution à Cotonou. A cette occasion, il s’est prononcé sur le dossier relatif au recrutement de 94 agents au profit de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Pour Jean-Baptiste Elias et les siens, le concours doit être annulé à cause des irrégularités qui ont émaillé l’organisation.
L’organisation du concours de recrutement pour le compte de la Cnss ne s’est pas déroulée sans fraudes. Les enquêtes diligentées par l’Autorité de lutte contre la corruption (Anlc) ont permis de relever plusieurs irrégularités. Selon le président de l’institution, Jean-Baptiste Elias, la Cnss a, par exemple, sélectionné un cabinet pour le recrutement des agents, ce qui est contraire à la procédure. Aussi, plus de 400 candidats étaient absents à l’appel au centre de composition de Porto-Novo, le centre de Sainte Rita à Cotonou n’a pas pu contenir tous les candidats au point où plusieurs candidats ont été réorientés vers le Ceg « Le Lac ». Egalement, plusieurs articles du code des marchés publics ont été violés dans le processus de recrutement des 94 agents au profit de la Cnss dont le 1er alinéa de l’article 124 du Code des marchés publics en République du Bénin. Il a également affirmé que c’est dans la salle de composition que les candidats ont su les matières dans les-quelles ils devraient composer. De plus, la désignation des différents jurys a été faite de façon désinvolte et sans professionnalisme. Au regard de toutes ces irrégularités, ses pairs et lui souhaitent que les auteurs ou complices soient punis conformément aux lois en vigueur. Ils recommandent l’annulation pure et simple du concours. Ainsi, il est demandé l’annulation de l’acte du Dg/Cnss portant proclamation des résultats du concours à polémique et le remboursement des frais s’élevant à environ 29 millions de FCfa utilisés dans le cadre de ce concours. Il est aussi demandé au ministre du Travail, de la fonction publique et des affaires sociales, Adidjatou Mathys de prendre en charge l’organisation de ce concours de recrutement des agents à travers sa direction de recrutement des agents d e l’Etat ayant l’expertise, la compétence et l’expérience qu’il faut pour ce test de recrutement pour éviter les mêmes travers.
Léonce Adjévi
Les détracteurs du gouvernement passent à côté de la plaque
A la faveur de sa sortie médiatique d’hier mardi 31 mai 2017, Jean-Baptiste Elias, président de l’Autorité de lutte contre la corruption (Anlc), allègue que le concours de recrutement à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) n’avait pas été suffisamment transparent ou bien organisé et, notamment, que les conditions d’organisation n’avaient pas été respectées. Ces griefs soulevés ne sont nullement imputables au gouvernement. Il s’agit d’un concours organisé à l’interne par la structure et ne saurait être une initiative à laquelle il faut associer le gouvernement. Dans cette affaire, l’on a voulu accusé le gouvernement d’une chose dont il n’est pas coupable.
Nul n’ignore dans ce pays, tout l’engagement du gouvernement du Nouveau départ de rompre avec la fraude dans l’organisation des concours d’entrée à la fonction publique. Il l’a prouvé avec le recrutement d’agents au profit de l’enseignement. L’opinion publique, et surtout les organisations syndicales ont salué le savoir-faire et la transparence qui ont prévalu à cet effet. Donc, l’Etat ne saurait commettre l’erreur d’organiser des concours à polémique. Prenant les rênes du pays en effet, le gouvernement de Patrice Talon avait annulé des concours de recrutement à la fonction publique qui souffrent de transparence, en attendant les rapports des commissions d’enquête pour re-prendre le processus. Vouloir aujourd’hui lui faire ce procès est une manière de passer à côté de la plaque.
O. I. A.
(Coll)