Le 07 octobre 2013, Boni Yayi a procédé à un remaniement technique de son gouvernement. Derrière ce énième acte, apprend t-on, il serait à la recherche de l’efficacité et de la réussite des actions de son gouvernement. Les partenaires au développement, comme pour justifier tout ce qui arrive de bien ou de mal au pays, sont une fois encore désignés : l’objectif, c’est de mieux les attirer. Ce faisant, le chef de l’Etat ne confirme t-il pas davantage ses détracteurs ? Adrien Houngbédji, lors de la campagne électorale des législatives de 2007, a fait une déclaration. Celle-ci à l’époque, a suscité toute une masse de commentaires assez sévères à son encontre. La ferveur populaire de l’après élection présidentielle de 2006 aidant en partie. ‘’Le gouvernement du changement est un gouvernement ventilateur.’’ Laissait-il entendre. De ce qui ressortait de son discours, le gouvernement du changement est un gouvernement qui embrasse beaucoup de choses sans vraiment assumer une seule d’entre elles. A cette attaque venant d’un opposant, Marcelin Timothée Zannou au moment des faits, mouvancier actif et respecté pour son charisme, contre attaque. Il reconnaît qu’il s’agit d’un gouvernement ventilateur. Seulement, ajoute t-il, c’est un ventilateur qui chasse tout ce qui porte entorse aux intérêts du peuple.
Mais de 2007 à 2013, avec le temps qui s’est écoulé, question logique qu’on peut se poser, qui d’entre les deux a finalement eu raison ?
Les actions du gouvernement au scanner
A l’entame de l’ère de la Refondation, une panoplie de réformes a été engagée par le gouvernement. Les citer paraîtrait certainement assez lassant. Mais il est à retenir que partout où le mot ‘’jamais’’ est sorti, à cet endroit précis, des révisions procédurales ont été observées. Des retours en arrière ont eu lieu malgré les serments, la charrue qui très souvent a été mise avant les bœufs a régulièrement été contrainte d’attendre toujours la disposition des bœufs. Que dire du Programme de Vérification des Importations (PVI)? Que dire du secteur coton ?...
Dans cette succession d’échecs à peine voilée, Boni Yayi semble avoir trouvé sa solution. Les remaniements ministériels, et plus récemment, la dissolution. En effet, bien que n’étant pas tenu constitutionnellement de donner les raisons des réformes qu’il porte sur son équipe gouvernementale, Boni Yayi en donne tout de même. Quelle différence y a-t-il entre les motifs de la dissolution du 8 août dernier et le remaniement du 7 octobre passé ? Les partenaires au développement font leur incursion dans l’argumentaire gouvernemental, pour justifier l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Après donc la recherche de l’esprit de cohésion gouvernementale à travers la fameuse dissolution, à travers le récent remaniement technique, Boni Yayi veut plaire aux partenaires au développement, et crée à cet effet, un ministère ‘’OMD’’, pour apparemment mieux démontrer la détermination de son gouvernement à atteindre les OMD. Ça fait la énième justification pour une énième équipe gouvernementale. Quelle sera la prochaine ?
Seule certitude, Boni Yayi va au terme de son second mandat en 2016. Il lui reste exactement deux (2) ans et demi. Il a donc déjà fait sept ans et demi au pouvoir. Et en ce moment, il recherche toujours l’équipe gouvernementale type, qui lui permettra de bien réaliser ses promesses faites aux Béninois. En parlant de gouvernement ventilateur, Adrien Houngbédji avait-il tort ?